La surprise russe pendant la bataille de Pologne en 1939

L’invasion par les Soviétiques de leur frontière orientale, où ne se trouvaient que de faibles effectifs, prit, les polonais, totalement au dépourvu. Le gros de leurs troupes essayer d’arrêter les nazis à l’ouest, ils ne pouvaient donc opposer qu’une faible résistance à leurs « libérateurs ».

La resistance héroïque de Varsovie

Le 14 septembre1939, les blindés et l’infanterie de la Wehrmacht avaient encerclé Varsovie et la population se mit à fortifier la ville

Le 14 septembre, les blindés et l’infanterie de la Wehrmacht avaient encerclé Varsovie; sous le couvert du drapeau blanc, les Allemands invitèrent les Polonais à capituler sans conditions. Au lieu de s’incliner, la population se mit à fortifier la ville.
Jusque tard dans la nuit, hommes, femmes, enfants creusèrent des tranchées dans les parcs, les terrains de jeux et les espaces libres. De très riches aristocrates se firent conduire en voiture sur les lieux où s’organisait la défense et y travaillèrent tout comme les ouvriers. On bloqua les grandes artères avec des tramways et, dans les rues plus étroites, on dressa des barricades.
Quand les Allemands entrèrent en action, loin de pouvoir se ruer sur Varsovie à la vitesse de l’éclair, comme ils l’avaient fait dans les plaines polonaises, ils furent arrêtés net, très souvent par des civils qui, s’élançant hardiment dans les rues, jetaient des chiffons enflammés sous les chars qui prenaient feu et explosaient. Les fantassins allemands, qui avaient anéanti l’armée polonaise en rase campagne, étaient cloués sur place par des tireurs qui semblaient avoir transformé chaque maison en blockhaus. La radio de Varsovie participait à la bataille. Toutes les 30 secondes, elle diffusait les accents d’une «polonaise » de Chopin pour dire au monde que la capitale était toujours aux mains des Polonais.
Furieux de cet échec imprévu, le haut commandement allemand décida de pilonner la ville pour venir à bout de sa résistance acharnée. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les bombardiers détruisirent minoteries, gazomètres, centrales électriques et réservoirs et arrosèrent les quartiers résidentiels de bombes incendaires. Un témoin de ce carnage en décrit l’horreur: «Partout des cadavres, des êtres humains blessés, des chevaux éventrés.»
Finalement, ce fut la disette. Les citadins affamés, écrit un témoin, «taillaient dans la chair du premier cheval qui tombait, n’en laissant que le squelette». Le 28 septembre 1939, la radio de Varsovie remplaça «la polonaise» par un chant funèbre. La capitale était tombée. Dans les heures qui suivirent la capitulation, des sections de S.S. procédèrent à des arrestations massives de Juifs et d’ennemis présumés du Reich. Certains furent sommairement exécutés, d’autres expédiés dans des camps de concentration, première grande étape de «l’Action extraordinaire de pacification» — euphémisme nazi pour génocide.

L'armée rouge envahit la Pologne le 17 septembre 1939

A l’aube du 17 septembre 1939, l’armée Rouge traversait la frontière polonaise sur une longueur de 1 500 kilomètres, de la Dvina au Dniestr.

A l’aube du 17 septembre, l’armée Rouge traversait la frontière polonaise sur une longueur de 1 500 kilomètres, de la Dvina au Dniestr. Ce fut une surprise totale pour le gouvernement et le haut commandement polonais, de même que pour le haut commandement allemand.
Les deux groupes d’armées soviétiques étaient celui de Russie Blanche, qui comprenait quatre armées, et celui d’Ukraine, qui en comprenait trois. La XII° armée, la plus au sud, était la plus mécanisée : sa mission était de couper les Polonais de la Roumanie et de la Hongrie. La frontière polonaise n’était défendue que par 18 bataillons et 5 escadrons de cavalerie du corps de défense frontalière (KOP) ; il n’est donc pas étonnant que, les deux premiers jours, 17 et 18 septembre, les avant-gardes russes aient avancé de 100 kilomètres en territoire polonais. L’attitude de l’armée Rouge semblait ambiguë. Au début, les troupes russes paraissaient éviter tout combat, et l’on murmurait même qu’elles étaient venues aider les Polonais. La situation devint moins équivoque quand les unités polonaises furent désarmées et faites prisonnières.
L’armée soviétique, ayant traversé le Dniestr, menaçait Kolomyja, où se trouvait le haut commandement polonais. On ne pouvait plus tergiverser. Ordre fut donné aux troupes de se replier vers les frontières roumaine et hongroise, de résister aux Allemands, mais de ne combattre les Russes qu’en cas d’attaque ou s’ils tentaient de les désarmer. Il fut arrêté que le président et le gouvernement gagneraient la France par la Roumanie puis, devant l’attitude compréhensive des autorités de ce pays, le commandant en chef décida également de s’y replier. Mais, le gouvernement de Bucarest ayant cédé à la pression allemande, ils furent tous internés le lendemain, 18 septembre, et transférés dans les villes de l’intérieur.

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