En 1939, le plus effroyable conflit commençait. Il allait dévaster le monde à la suite de la folie ambitieuse de Hitler. Le 1er septembre 1939, à l’aube, la Wehrmacht pénétrait en Pologne. Le même jour, à 10 heures du matin, Hitler accusait les Polonais d’agression. Il mentait. L’affaire avait été montée par des services spéciaux.
Le 17 août 1939, le général Halder, chef d’état-major de l’armée allemande, notait dans son journal qu’il avait été saisi d’une étrange requête de Heinrich Himmler, chef des S.S. Himmler avait besoin d’un certain nombre d’uniformes polonais. L’armée allemande procéda avec son efficacité coutumière: Himmler eut ses uniformes.
Sans doute, Halder comme les autres généraux ignoraient-ils que ces uniformes devaient jouer un rôle essentiel dans le plan conçu par Hitler pour justifier une offensive de grand style contre la Pologne. Entre le 17 et le 31 août, veille de l’attaque, 13 prisonniers de droit commun furent extraits d’un camp de concentration proche d’Oranienbourg, dans l’Est de l’Allemagne, puis parqués dans une école du voisinage en attendant l’exécution du projet.
Baptisé Opération produits de conserve (les produits en question étant les détenus), ce plan devait se dérouler en deux phases. La première débuta le 31 août. Tous les prisonniers sauf un durent revêtir les uniformes polonais. On leur fit ensuite une piqûre mortelle, puis on les emmena dans un bois à proximité de Hochlinde, à une quinzaine de kilomètres de la frontière germano-polonaise, où ils turent abattus. Leurs cadavres furent disposés de façon à laisser supposer qu’ils avaient été tués alors qu’ils pénétraient en territoire allemand. On fit venir sur place des journalistes étrangers et d’autres témoins pour leur mettre la preuve irréfutable sous les yeux.
Un peu plus tard dans la même journée, on passa à la seconde phase de l’opération produits de conserve». Le dernier des prisonniers, escorté par le major Alfred Naujocks et cinq autres membres du S.D. fut conduit dans la ville voisine de Gleiwitz. Tous portaient des vêtements civils. Ils firent irruption dans la station de radio locale et s’en emparèrent. L’un des complices de Naujocks, qui parlait polonais, lança sur les ondes une déclaration incendiaire: il annonça au peuple polonais que la Pologne attaquait l’Allemagne et invita tous les citoyens à prendre les armes. Puis, après avoir simulé une lutte entre les faux civils du S.D. et le personnel de la station, avec un luxe de confusion et de coups de feu devant un micro branché, ils abattirent le dernier détenu et abandonnèrent son cadavre sur le plancher du studio, le but étant de le faire passer pour le Polonais aventurier qui était intervenu au micro.
A Berlin, le lendemain à 10 heures, devant le Reichstag Hitler présenta la mise en scène de Gleiwitz comme un acte d’agression de la Pologne sur le territoire du Reich et annonça qu’il venait de lancer la puissance militaire de l’Allemagne contre l’agresseur.
L’invasion de la Pologne commençait !