Mussolini lance six ordres du jour. Le premier annonce qu’il assume de nouveau la direction suprême du fascisme. Le second proclame la nomination d’Alessandro Pavolini comme secrétaire du nouveau Parti fasciste républicain. La monarchie est abolie et le régime devient une République sociale. Salo, près du lac de Garde, sera le siège de son gouvernement. Le troisième ordre du jour de Benito Mussolini stipule que les autorités administratives et militaires doivent reprendre leurs fonctions. Le quatrième ordonne la reconstitution immédiate de toutes les institutions qui auront mission de seconder efficacement l’armée du Reich engagée dans des combats sur le territoire italien contre l’ennemi commun, et de donner au peuple une assistance morale et matérielle, de punir les lâches et les traîtres de manière exemplaire. Le cinquième et le sixième portent sur la création d’une milice, et Renato Ricci devra la diriger. Officiers et soldats sont invités à se mettre rapidement à la disposition des autorités militaires italiennes, qui continueront la lutte contre les Alliés. Rodolfo Graziani, maréchal d’Italie, assume la charge de commandant en chef des armées. La quasi-totalité des conscrits se présente dans les casernes, si bien que les forces armées de la jeune République de Salo atteignent vite plus de 800 000 hommes.
Le procès, qui a débuté le 8 janvier au Castel Vecchio, juge les conjurés du Grand Conseil fasciste qui, le 24 juillet 1943, se sont désolidarisés du Duce. Galeazzo Ciano est parmi les inculpés. Menacé par Hitler de représailles contre la population, Mussolini a été obligé d’organiser ce procès. Le 9, la comtesse Caroline Ciano, mère de Galeazzo, avait fait parvenir une lettre à Mussolini et lui demandait d’accorder sa grâce. Le chef fasciste Pavolini a refusé de transmettre au Duce les recours en grâce des condamnés. Edda Ciano envoya aussi une lettre suppliante à son père pour tenter de sauver son mari. Mais le procès est orchestré par les ultras du fascisme, Farinacci et Pavolini, et les nazis. Il échappe au pouvoir du Duce. Aujourd’hui, les anciens dirigeants fascistes De Bono, Gottardi, Ciano, Pareschi et Marinelli sont fusillés dans le dos. Juste avant de mourir, Ciano a crié : «Vive l’Italie ! »