Mussolini est incapable de résister aux charmes de ces dames
Une fille de l’amie de son père le fascine
Alessandro a fait venir sous son toit la belle Anna Guidi, mère de cinq enfants, devenue veuve en 1899. De retour à Forli, Benito a remarqué l’une des filles de la maîtresse de son père, Rachèle, âgée de 18 ans. Elle a de magnifiques cheveux blonds, de très beaux yeux bleus et un visage plein de charme. C’est en sortant de la messe qu’elle a retrouvé celui qui fut son instituteur. Benito dirige le journal romagnol La Loua di Classe. Il propose à Rachèle de l’épouser. Comme la mère de la jeune fille s’y oppose, Mussolini sort un revolver et menace de se tuer. La mère finit par accepter et Benito s’est mis en ménage avec Rachèle à Forli, où ils habitent via Merenda.
Edda Mussolini vient de voir le jour. Son père, Benito, est allé lui-même acheter le berceau et l’a rapporté sur ses épaules. Il a voulu assister à l’accouchement de Rachèle et a été impressionné par les souffrances de sa femme au point de s’évanouir. Edda représente tout pour Benito. Il la prend dans ses bras, lui tient de longs discours, joue même du violon auprès de son berceau. Quand elle dort, il ne cesse de la contempler; puis il perd patience et, malgré les vives protestations de Rachèle, il se penche vers elle et doucement lui soulève les paupières pour admirer ses yeux. Il estime avoir la plus belle fille du monde. Comme les parents ne sont pas officiellement mariés, Edda est déclarée « née de Benito Mussolini et de mère inconnue ». En dehors de sa vie familiale, Benito rédige des articles dans la presse. donne des leçons de socialisme aux ouvriers et des cours de philosophie aux dirigeants du parti. Dans La Lutta di Classe, il laisse entendre que le pays aura bientôt besoin de lui et il se voit déjà chef de l’Italie.
Mussolini multiplie les conquêtes féminines. Il a d’abord une liaison avec une journaliste de l’Avanti!, Margherita Sarfatti, âgée de 29 ans. Intelligente, cultivée et raffinée, Margherita est juive et a épousé un coreligionnaire, avocat socialiste à Milan. Elle apprend à Benito les usages du savoir-vivre, lui présente des célébrités, l’accompagne même au théâtre, l’entraîne dans les salons littéraires, tente de l’intéresser à la peinture. Rachele, rapidement au courant de cette aventure, s’inquiète de sa durée. Benito croit la rassurer en affirmant : « Elle est trop cultivée, trop intellectuelle pour que je m’y attache. » Leda Rafanelli, une jeune et belle anarchiste, a eu le coup de foudre en écoutant parler Benito, lors d’un meeting. Cette romancière talentueuse et convertie à l’islam n’est pas un personnage simple. Elle a vécu longtemps en Egypte. Dotée d’une intelligence très vive et d’une mémoire fantastique, elle collabore à différents journaux. Libertine, sa liaison avec Benito est épisodique.
Ida Dalser est une fille intelligente, passionnée et exaltée. Elle a fait ses études d’esthéticienne à Vienne et à Paris. Parlant aussi bien l’italien que le français et l’allemand, elle monte à Milan le tout premier institut de beauté. via Foscolo. Elle a connu une première fois Benito dans le Trentin, en 1909. C’est en voulant faire publier un encart publicitaire pour son institut dans Avanti ! qu’elle a retrouvé celui qui a été son amant. Il a de nouveau succombé à cette femme élégante, grande, mince et distinguée.
Il a également eu une courte liaison avec Cornelia Tanzi, une jeune Italienne au visage fin, et avec la fille d’un ami socialiste, la pulpeuse Angela Curti Cucciati.
Ida Dalser vient d’accoucher, dans une clinique de la via Commenda, d’un petit garçon, enregistré comme étant « Benito Albino Mussolini, fils de Benito Mussolini». Elle compte présenter l’enfant au père, dès sa première permission. Benito lui a fait la promesse de l’épouser, mais il n’en a pas l’intention, car il veut continuer à vivre avec Rachele.
Benito a épousé Rachele Guidi à l’hôpital
Souffrant d’une fièvre typhoïde, le bersaglier Mussolini a été évacué, à la fin novembre, sur un hôpital de la région du Frioul, le collège des Anges. Rachèle, prévenue, a fait le voyage en chemin de fer dans un fourgon à bestiaux. Elle découvre le pauvre Benito cloué au lit, le teint jaune, un bonnet de laine enfoncé jusqu’aux oreilles. Malgré son état, il lui annonce qu’il désire l’épouser. Le mariage se déroule en présence du maire de Treviglio, l’ingénieur Carlo Bonomi, qui est accompagné des témoins, Fernando Limonta, Emilio Castagnoli et la veuve Maria Martino. Quand on lui adresse la question rituelle, Benito répond aussitôt. Mais Rachèle se fait prier. Elle ne répond pas à la première demande du maire, feignant d’être un peu distraite. Elle reste toujours muette à la seconde demande. A la troisième, elle dit « oui » d’une voix faible et Benito pousse un soupir.