Mussolini à la conquête du pouvoir

Mussolini organise la marche sur Rome le 30 octobre 1922

La marche sur Rome le 30 octobre 1922

Mussolini organise la marche sur Rome le 30 octobre 1922
Organisation du ler Congrès fasciste
Florence, 9 octobre 1919

Le mouvement de Benito Mussolini rassemble 56 faisceaux et 17 000 membres. Le programme, présenté au I., Congrès de Florence, contient des revendications communes aux partis de gauche, comme le suffrage universel étendu aux femmes et la représentation à la proportionnelle, l’abolition d’un Sénat formé par le roi, une journée de travail de huit heures, l’imposition du capital. En même temps apparaissent certaines revendications spécifiques telles que la création d’une milice, ou encore la mise en place immédiate d’une politique étrangère ambitieuse, afin de valoriser l’Italie dans le monde. Mussolini en profite pour attaquer ses anciens amis socialistes et la monarchie libérale.
Les préparatifs de la marche
Milan, 26 octobre 1922

Le lundi 23, Mussolini rencontre à Rome l’ancien président du Conseil, Antonio Salandra, et lui fait croire qu’il est en mesure d’obtenir assez facilement la démission de Facta, afin de former un gouvernement composé en partie de ministres du Parti fasciste. Le 24, il assiste au rassemblement de 40 000 Chemises noires à Naples. Il y fait un long discours où il annonce sa décision de prendre le pouvoir. Il conclut en faisant l’éloge de la monarchie et de l’armée. Ce matin, rentré à Milan, Mussolini s’entretient avec le chef fasciste Michele Bianchi, pendant que les fascistes Cesare De Vecchi et Costanzo Ciano annonçaient à Salandra que Mussolini a décidé une action générale des Chemises noires et que des colonnes armées devaient converger vers Rome. Le président Facta est informé de cette nouvelle mais ne peut décider et agir sans avoir rencontré le roi.
Ils se mettent en route sous la pluie
Vingt-six mille Chemises noires se sont mobilisées, le 27, pour marcher sur Rome. Protégés et ravitaillés par l’armée, les fascistes se mettent en route sous la pluie. Une colonne, dirigée par Perrone Compagni et le général Ceccherini, quitte la cité de Civitavecchia. Une autre, sous les ordres d’Ulisse Igliori et du général Fara, part de Monte Rotondo. Une troisième, provenant de Tivoli, est commandée par Giuseppe Bottai. Le 28, Facta tente de résister. Il sait qu’il dispose à Rome d’une garnison de 28 000 soldats disciplinés. Il a décidé de faire arrêter tous les chefs fascistes et de proclamer l’état de siège. Facta se rend chez le roi vers 10 heures, pour faire signer l’état de siège. Le refus du souverain annule toute velléité de résistance. Après avoir songé à confier le pouvoir à Salandra, le roi se résigne à accepter l’exigence du Duce : constituer un nouveau ministère.
Le roi appelle Mussolini au pouvoir
Le matin du 29, le fasciste Cesare De Vecchi informe Mussolini, caché à Milan, de l’accord du roi et, par prudence, Benito Mussolini exige un télégramme officiel. Il lui parvient dans l’après-midi et annonce que «Sa Majesté le roi lui demande de venir immédiatement à Rome, pour lui confier la nouvelle formation d’un ministère ». Le lendemain, le rapide de Milan arrive à Rome à 10h 42. Une foule immense attend Mussolini à la gare et accompagne la voiture qui le mène au Quirinal, chez le roi. Il se présente devant Victor-Emmanuel III : «Je demande pardon à Votre Majesté si je suis contraint de me présenter encore en chemise noire, signe de la bataille malheureusement sanglante qu’il a fallu livrer. Je porte à Votre Majesté l’Italie de Vittorio Veneto et je suis votre fidèle serviteur… » L’entretien dure trois quarts d’heure. Mussolini a fait une bonne impression au roi.

Rome est aux mains des chemises noires de Mussolini

La question ministérielle réglée, Mussolini concentre ses efforts à calmer ses troupes qui attendent aux portes de Rome sous la pluie depuis trois jours. Il tient à leur donner la fière illusion qu’elles ont remporté une grande victoire. Aussi les fait-il pénétrer dans la capitale dans la matinée du 31. Il organise un long défilé de ses Chemises noires devant le palais royal mais, dès la parade achevée, l’ordre de Mussolini arrive, impératif et sec. Les unités fascistes quittent Rome par cinquante trains spéciaux, aux cris de : «Vive l’Italie ! Vive le Duce!» A l’âge de 39 ans, Benito Mussolini devient le chef de l’Italie. La marche sur Rome n’a pas fait un seul mort. Avec son air de dompteur, son génie de la mise en scène des revues et des défilés, son sens du drame et des formules qui subjuguent les foules, son réel talent de pamphlétaire qui paralyse tous ses adversaires, le Duce fait figure de sauveur de la patrie.
Certains dirigeants fascistes, vexés d’être écartés du pouvoir, sont fort agités. Le plus dangereux, Roberto Farinacci, entretient à Crémone un état de violente anarchie. Mussolini déclare à sa femme que «la victoire leur est montée à la tête. Ils ont des prétentions, se battent même entre eux et n’arrivent pas à imaginer qu’il faut rentrer dans la légalité. Ils me font perdre un temps fou à régler leurs petites querelles. » A Turin, le dimanche 17, deux fascistes ont été tués lors d’une rixe. Le chef fasciste local, Piero Brandimarte, décide de se venger. Il livre durant trois jours la ville aux Chemises noires, sans que les autorités s’y opposent. Vingt-deux antifascistes sont tués, dont le syndicaliste Ferrero. Mussolini fait destituer le préfet, ordonne aussi la dissolution temporaire du faisceau de Turin. Brandimarte est arrêté.
Benito Mussolini, en partie fidèle à son passé socialiste, entreprend d’importantes réformes sociales en faveur des classes défavorisées. La journée de travail est limitée à huit heures et la semaine à quarante heures. Le travail de nuit est interdit à toutes les femmes et aux garçons de moins de 18 ans. De nombreuses dispositions sont prises concernant l’hygiène du travail dans toutes les entreprises. L’assurance contre les risques du travail est mise en place, ainsi que les allocations familiales, celles du chômage et l’assurance contre les maladies. Dans le cadre de la Santé publique, Mussolini crée les premières colonies de vacances pour les enfants pauvres, les terrains de camping et de jeux, les vacances populaires. La dépense annuelle des allocations familiales est fixée à 344 millions de lires, dont 215 millions sont à la charge des patrons. Cette politique sociale très avancée est appréciée par toute la population.

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