Mort de Rabaut Saint-Etienne et Fauchet Claude

Rabaut Saint-Etienne et Fauchet sont restés fidèles tous les deux à leur religion, du 14 juillet 1789 jusqu’au pied de la guillotine.

Rabaut Saint-etienne vota contre la peine de mort de Louis XVI

Élu aux États Généraux par le Tiers État de Nîmes, Rabaut Saint-etienne s’occupa principalement de questions religieuses et acquit la réputation d’un Grégoire protestant; au Comité de constitution, il se déclara monarchiste, ne pouvant envisager le système républicain que pour de petits pays. Après la dissolution de la Constituante, il resta à Paris et tint le bulletin politique de l’Assemblée législative pour le Moniteur. Il publia un Précis de l’histoire de la Révolution qui eut un succès d’estime. Entre-temps, ses idées au sujet d’une république possible avaient évolué : la fuite du Roi avait radicalisé son opinion. Aussi, quand il fut élu à la Convention (par l’Aude) se déclara-t-il franchement républicain.
Quoiqu’il siégeât avec les Girondins, il fut constamment partisan de la conciliation entre Paris et les départements, que ce soit dans les colonnes de la Chronique, ou à la tribune. Il vota contre la peine de mort de Louis XVI et se prononça contre Marat. Par ailleurs, ses idées sociales, exposées notamment dans la Chronique du 19 janvier 1793, étaient très « égalitaires », mais passèrent inaperçues, la politique pure étant au premier rang des préoccupations du moment.

Rabaut Saint-etienne fut conduit à l'échafaud, le 5 décembre 1793

Le 20 mai 1793, il fut nommé dans la commission dite des Douze, chargée d’enquêter sur les complots contre la représentation nationale; le 31 mai, il tenta de défendre l’action de cette commission devant la Convention. Mais les événements se précipitaient; il fut décrété d’arrestation le 2 juin avec ses collègues girondins. Il s’enfuit. Saint-Just tenta, le 9 juillet, au nom du Comité de Salut Public, de rappeler à la Convention ceux qui avaient été trompés et non pas coupables. Rabaut Saint-Étienne en était, mais les conclusions du rapport furent ajournées.
Rabaut se réfugia à Versailles, puis dans une famille catholique à Paris. Il fut découvert lors d’une perquisition. Après constatation de son identité, il fut immédiatement conduit à l’échafaud, le 5 décembre 1793. Son frère, Rabaut Pomier, lui aussi conventionnel, mais plus discret, qui avait été également arrêté, aura la chance d’être oublié à la Conciergerie et de pouvoir en sortir après le 9-Thermidor. L’épouse de Rabaut Saint-Étienne, pendant la fuite de celui-ci, s’était donné la mort, le 13 octobre, à Nîmes, en se tirant un coup de pistolet, assise sur la margelle d’un puits : elle fut précipitée au fond de l’eau

Fauchet, prêtre et croyant jusqu'au bout

En avril 1791, Fauchet fut élu évêque constitutionnel du Calvados, et y prêcha ses principes. Partisan de la loi agraire, ce qui commençait à lui attirer des ennuis, il fut élu par le Calvados à la Législative. Il y demanda l’abolition des congrégations et adhéra à la suppression du costume ecclésiastique. Le 17 août 1792, il réclama la mise hors la loi de La Fayette, mais en septembre, il facilita la fuite de Narbonne, l’ami de Mme de Staël, qui avait été ministre de la Guerre au début de 1792. Accusé également de n’avoir pas soutenu Marat lors de sa mise en accusation, Fauchet fut rayé des Jacobins le mois suivant.
Réélu à la Convention, il chercha en novembre à sauver le Roi, en disant que son décès n’intimiderait pas les factieux, que donc sa condamnation à mort serait une cruauté inutile.
En janvier 1793, il fonda encore Le Journal des amis, mais son influence n’était plus la même, surtout après que l’Assemblée eut pris connaissance de sa lettre épiscopale contre le mariage des prêtres et contre le divorce. Il ne fut pas arrêté le 2 juin avec les Girondins, malgré sa violence contre les Montagnards et la Commune de Paris, mais un décret lui interdit de quitter Paris. L’assassinat de Marat par Charlotte Corday précipita sa chute : en effet, Fauchet la conduisit à la Convention, le jour de son arrivée à Paris; elle s’était adressée à lui comme évêque constitutionnel de son département, sans rien lui dire de ses projets. Chabot le dénonça devant l’Assemblée le 18 juillet 1793. Fauchet fut arrêté, jugé comme complice de Charlotte Corday et des fédéralistes normands. Avant de monter à l’échafaud, il se confessa, après avoir entendu en confession le marquis de Sillery, preuve qu’il était resté prêtre et croyant jusqu’au bout.

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