Le capitaine Otto Skorzeny, couvert de médailles, spécialiste reconnu des opérations de commando, a reçu l’ordre du Führer de libérer Benito Mussolini. Informé par l’officier SS Kappler du lieu exact de détention du Duce, Skorzeny prépare un des plans les plus fous de la guerre. Il prévoit l’atterrissage sur une bande de terrain plat, située derrière l’hôtel Campo Imperatore, à l’altitude de 2 100 m, d’une douzaine de planeurs et d’une centaine des parachutistes. Afin de désorienter les carabiniers qui surveillent Mussolini, Skorzeny décide de se faire accompagner du général des carabiniers Soleti. Vers 13 h 30, les gardiens ont la surprise d’entendre les vrombissements de moteurs d’avions. Douze appareils, remorquant les planeurs, arrivent vers eux. La confusion devient totale parmi les carabiniers. L’atterrissage est difficile, étant donné la nature du terrain, mais se passe sans trop de dégâts. Le général Soleti, suivi de Skorzeny, ordonne aux carabiniers de ne pas résister. Benito Mussolini apparaît à la fenêtre de sa chambre et crie en italien et en allemand : « Ne tirez pas, ne répandez pas de sang ! » Le conseil du Duce est suivi aussitôt. Skorzeny pénètre dans la chambre du prisonnier. Le Duce prend ensuite place avec lui à bord d’un petit Fieseler-Storch, piloté par l’as Gerlach. L’avion roule, prend de la vitesse et plonge dans le vide.
Les Allemands ont aussi libéré l’épouse de Mussolini, maintenue en résidence surveillée avec ses enfants à Rocca della Caminate. Ils les ont conduits vers Forli, et un avion les a amenés à Munich où des chambres les attendaient à l’hôtel des Quatre-Saisons. Un officier lui a annoncé la libération de son mari et, quand ce matin Rachèle a vu Benito, elle fut bouleversée. Mussolini est d’une pâleur cadavérique et il flotte dans un vieux costume sombre.