Le 8 septembre 1933, la voiture du Dr Francesco Saverio Petacci, une SCV rouge, immatriculée à la cité du Vatican, circule lentement, entre Ostie et Castelfusano, car la route est encombrée. A bord, il y a Marcello Petacci, un des fils, qui conduit, et à côté Mme Petacci ; à l’arrière : Francesco le père, Myriam et Clara, ses deux filles, ainsi que le jeune lieutenant d’aviation Ricardo Federici, fiancé de Clara. Ils sont rejoints par une belle Alfa Romeo et Clara y reconnaît Mussolini. Elle hurle : «Duce ! Duce!» Flatté d’être ainsi reconnu, Mussolini arrête son véhicule et fait connaissance avec la famille Petacci. Il remarque aussitôt l’éclatante beauté de Clara. Après cette brève rencontre, Clara, âgée de 21 ans, adresse des poèmes et des lettres enflammées à Benito. Son fiancé ne se méfie pas ; peut-on être jaloux du Duce? Benito l’a invitée au palais Venezia à Rome. Il lui a parlé de poésie et ne s’est permis aucun geste déplacé. Il a aussi décidé de la revoir une fois par semaine.
Mussolini a été informé que Clara Petacci était divorcée et qu’elle avait pris un amant. Convoquée au palais Venezia, elle y fut reçue froidement, s’est vu traiter de gourgandine et elle a même eu droit à une bonne paire de claques. «Tandis que je vous respectais, dit-il, tandis que je respectais en vous la jeune fille, puis l’épouse, vous trahissiez votre mari avec le premier venu. » En pleurs, Clara a déclaré : « Depuis trois ans, Duce, je n’ai pensé qu’à vous. Je vous aime. » Elle lui raconta alors son calvaire avec un ex-mari violent et infidèle. Mussolini lui a pardonné et décidé de la revoir tous les jours.