Mussolini fait un pas de plus dans la dictature avec les perquisitions chez les opposants et fin des libertés civiques
Après de nombreuses hésitations, Mussolini saute un pas de plus dans la dictature. Il ordonne au ministre de l’Intérieur, Luigi Federzoni, de saisir les journaux de l’opposition et de perquisitionner aux domiciles des principaux leaders antifascistes. La milice, mobilisée, fait dissoudre 95 clubs «politiquement suspects » et 109 groupes de l’association Italie libre, tandis que 150 bureaux dits « subversifs » sont fermés, que 655 perquisitions sont effectuées et 111 personnes arrêtées. Mussolini fait cependant verser une importante pension à la veuve Matteotti et à son jeune fils.
Mussolini a prononcé, le 3 janvier 1925, un long discours qui a sonné le glas des libertés civiques en Italie : « Si le fascisme n’a pu être qu’une affaire d’huile de ricin et de matraques au lieu d’être une expression de ce qu’il y a de mieux dans notre jeunesse, c’est ma faute. Si le fascisme a été une association de malfaiteurs, je suis le chef de cette association. Si tous les actes de violence sont nés d’un climat d’opinion historique, moral et politique, c’est moi qui ai créé ce climat. » Il ajoute que «cette sédition des parlementaires a eu des conséquences… Un fort réveil du communisme sur toute la ligne ; mais le fascisme est aussi dans sa pleine puissance. Alors le moment vient où il faut dire assez ! Un grand pays ne respecte pas un gouvernement qui se laisse insulter. A présent, la coupe est vraiment pleine. Quand deux éléments irréconciliables sont en conflit, il n’est d’autre solution que la force ». Et pour bien marquer le tournant qu’il vient de prendre, le Duce nomme aujourd’hui Roberto Farinacci secrétaire général du Parti fasciste. L’homme est le plus dur du régime. Cet ancien combattant des troupes d’assaut (arditi) a fait de la ville de Crémone un fief « modèle » du fascisme.
Dans sa conception des obligations d’assistance et d’éducation envers les citoyens, et surtout des plus humbles, le fascisme se distingue par de multiples et fécondes réalisations. Ainsi, l’oeuvre des loisirs ouvriers, Dopolavoro, fondée par Mussolini, est un bel exemple de réalisation du fascisme. Selon les propres paroles de Mussolini, « le Dopolavoro doit mettre en place les institutions aptes à élever physiquement, moralement et intellectuellement, l’ensemble des classes laborieuses, intellectuelles ou manuelles, en mettant à profit leurs heures de liberté ». Quatre sections sont prévues : instruction, éducation artistique et physique, aide sociale et sanitaire. Le Dopolavoro est offert à plus de deux millions d’Italiens ou d’Italiennes. Mussolini a décidé la mise en place de 10 000 groupes musicaux, culturels et folkloriques, 2 500 sociétés philodramatiques 3 500 bibliothèques populaires, 75L centres d’enseignement gratuit pour les pauvres et 10 000 clubs sportifs. Le Dopolavoro organise et offre en outre des voyages collectifs à travers le pays, des camps d’été ou d’hiver, des croisières populaires et même des courses cyclistes, des colonies et des centres de vacances.