Au siècle des Lumières, la société française avait déjà entamé une profonde mutation. La Révolution a alors servi d’accélérateur décisif vers une civilisation éclairée
Article 1
L’Assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal, et décrète que, dans les droits et devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la main-morte réelle ou personnelle et à la servitude personnelle, et ceux qui les représentent, sont abolis sans indemnité, et tous les autres déclarés rachetables, et que le prix et le mode du rachat seront fixés par l’Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont point supprimés par ce décret, continueront néanmoins à être perçus jusqu’au remboursement.
Article 2
Le droit exclusif des fuies et colombiers est aboli ; les pigeons seront enfermés aux époques fixées par les communautés ; et durant ce temps, ils seront regardés comme gibier, et chacun aura le droit de les tuer sur son terrain.
Article 3
Le droit exclusif de la chasse et des garennes ouvertes est pareillement aboli ; et tout propriétaire a le droit de détruire et faire détruire, seulement sur ses possessions, tout espèce de gibier, sauf à se conformer aux lois de police qui pourront être faites relativement à la sûreté publique.
Toutes capitaineries, même royales, et toutes réserves de chasse, sous quelque dénomination que ce soit, sont pareillement abolies, et il sera pourvu par des moyens compatibles avec le respect dû aux propriétés et à la liberté, à la conservation des plaisirs personnels du Roi.
Article 4
Toutes les justices seigneuriales sont supprimées sans aucun indemnité ; et néanmois les officiers de ces justices continueront leurs fonctions, jusqu’à ce qu’il ait été pourvu par l’Assemblée nationale à l’établissement d’un nouvel ordre judiciaire.
Article 5
Les dîmes de toute nature, et les redevances qui en tiennent lieu, sous quelque dénomination qu’elles soient connues et perçues, même par abonnement, possédées par les corps séculiers et réguliers, par les bénéficiers, les fabriques et tous gens de main-morte, même par l’ordre de Malte et autres ordres religieux et militaires, même celles qui auraient été abandonnées à des laïques en remplacement et pour option de portion congrue, sont abolies, sauf à aviser aux moyens de subvenir d’une autre manière à la dépense du culte divin, à l’entretien des ministres des autels, au soulagement des pauvres, aux réparations et reconstructions des églises et presbytères, et à tous les établissements, séminaires, écoles, collèges, hôpitaux, communautés et autres, à l’entretien desquels elles sont actuellement affectées…
Article 7
La vénalité des offices de judication et de municipalite est supprimée dès cet instant. La justice sera rendue gratuitement.
Article 8
Les droits casuels des cures de campagne sont supprimés, et cesseront d’être payés aussitôt qu’il aura été pourvu à l’augmentation des portions congrues à la pension des vicaires ; et il sera fait un règlement pour fixer le sort des curés des villes.
Article 9
Les privilèges pécuniaires personnels ou réels, en matière de subsides sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens de la même manière et dans la même forme ; et il va être avisé du moyen d’effectuer le paiement proportionnel de toutes les contributions, même pour les six derniers mois de l’année d’impositions courantes.
Article 10
Une constitution nationale et la liberté publique étant plus avantageuse aux provinces que les privilèges dont quelques-unes jouissaient, et dont le sacrifice est nécessaire à l’union intime à toutes les parties de l’empire, il est déclaré que tous les privilèges particuliers des provinces, principautés, pays, cantons, villes et communautés d’habitants, soit pécuniaires, soit de toute autre nature, sont abolis sans retour, et demeureront confondus dans le droit commun de tous les Français.
Article 11
Tous les citoyens, sans distinctions de naissance, pourront être admis à tous les emplois et dignités ecclésiastiques civils et militaires, et nulle profession utile n’emportera dérogeance.
Article 15
Sur le compte qui sera rendu à l’Assemblée nationale de l’état des pensions, grâces et traitements, elle s’occupera, de concert avec le Roi, de la suppression de ceux qui n’auraient pas été mérités, et de la réduction de ceux qui seraient excessifs, sauf à déterminer pour l’avenir une somme dont le Roi pourra disposer pour cet objet.
Article 17
L’Assemblée nationale proclame solennellement le Roi Louis XVI restaurateur de la liberté française.
En 1790, les droits de l’homme s’étendirent aux homosexuels
L’éphémère abolition de la traite
Un décret abolit l’esclavage dans les colonies le 4 février 1794. Mais il ne sera jamais appliqué. La liberté ne deviendra universelle qu’en 1848.
En 1790, les droits de l’homme s’étendirent aux homosexuels
L’éphémère abolition de la traite
Un décret abolit l’esclavage dans les colonies le 4 février 1794. Mais il ne sera jamais appliqué. La liberté ne deviendra universelle qu’en 1848.