Jusqu’à l’âge de 7 ans, l’éducation des jeunes enfants était avant tout l’affaire des femmes de la maisonnée.
Les enfants jugés inutiles.
A Sparte, le sort de l’enfant est entre les mains de la cité qui décide, après un examen physique, de mettre à mort les enfants malingres, jugés inutiles. Platon et Aristote encouragent l’avortement et I’« exposition » des nourrissons présentant des déficiences. Cet abandon semble avoir été toléré dans nombre de cités grecques pour des raisons médicales et économiques, ainsi qu’en cas de doute sur la paternité.
L’enfant exposé est apprécié des mythes grecs (Œdipe, Persée), mais contrairement aux contes, le destin du nourrisson abandonné est la mort, s’il n’est pas recueilli par un marchand d’esclaves.
Les anciens Grecs se soucient de leurs enfants dès l’instant où la future mère soupçonne qu’elle est enceinte. Pour éviter les problèmes lors de l’accouchement, le philosophe Platon recommande aux femmes de faire de
l’exercice, tandis que son disciple Aristote les encourage à s’alimenter correctement. L’accouchement est une affaire de femmes.
À Athènes, deux fêtes d’intégration socio-familiale ponctuent les premiers jours de l’enfant. Le rituel, mal connu, des Amphidromies a lieu entre le cinquième et le dixième jour. À cette occasion, l’enfant est soulevé et présenté symboliquement au foyer purificateur de la maison. Puis, le dixième jour, la fête de la Dékatè réunit voisins et proches autour de danses, de sacrifices et d’un banquet. Le père donne alors son nom à l’enfant, étape officielle et nécessaire pour établir la légitimité filiale et citoyenne.
A Athènes, jusqu’à l’âge de 7 ans, garçons et filles passent la majeure partie de leur temps en compagnie des femmes de la maison. Le temps de la petite enfance est celui du jeu, bien renseigné par les sources iconographiques et archéologiques. Toupies, balles, yoyos, osselets, petits chariots en bois, animaux miniatures, poupées et balançoires amusent garçons et filles. On joue aussi à l’ephedrismos: il faut toucher une pierre à terre avec une petite balle et, en cas d’échec, on porte sur son dos son ou sa camarade, qui vous guide vers la pierre tout en vous bandant les yeux. Les parties de « mouche de bronze », décrites par Aristophane, sont les ancêtres de notre colin-maillard, tandis que le jeu de « La marmite » est un avatar antique de la chandelle. Aristote fait figure de trouble-fête, en invitant à faire des jeux une ébauche des exercices professionnels de l’âge adulte.
L’éducation proprement dite commence vers sept ans, âge où l’enfant est envoyé à l’école. Jusque-là, on parle surtout d’« élevage ». L’enfant reste à la maison où il est sous le contrôle des femmes, sa mère d’abord, sa nourrice ensuite dans les milieux aisés. Puis on passe à l’éducation collective, qui se fait chez un maître privé. L’enfant est conduit à l’école et ramené à la maison par un serviteur, le pédagogue. Ce dernier, qui doit assurer la sécurité de l’enfant, a aussi un rôle moral en contrôlant ses fréquentations. Il est aussi chargé de faire apprendre les leçons à l’enfant. Les locaux eux-mêmes sont simples et peu ou pas meublés. Le métier de maître d’école est resté pendant toute l’Antiquité un métier humble, mal payé et souvent méprisé. Il ne réclame aucune qualification spéciale, aucune formation. On apprend à lire, ce qui suppose l’apprentissage de l’alphabet, et la constitution des syllabes et des mots. Les textes se trouvent habituellement dans des anthologies. On apprend à réciter, à écrire et à compter. On utilise des tablettes de lois, quelquefois recouvertes de cire, ainsi probablement que des fragments de papyrus.
À l’instituteur, succède le maître. Ce dernier donne une culture littéraire, d’abord Homère, puis les autres classiques, dont l’explication des textes a la plupart du temps une visée morale. Il apprend aussi à composer des textes. Vient ensuite un enseignement plus poussé de l’usage de la parole, par le sophiste ou le rhéteur. On apprend alors à utiliser le langage comme un instrument permettant d’avoir le dessus au tribunal et à l’assemblée.
Les filles passaient leur enfance à la maison : au tissage et à la cuisine. Leur éducation visait à en faire des personnes modestes et réservées.. Une loi Solon, grand législateur du VIe siècle av. J.-C., stipulait qu’un père pouvait vendre une fille qui serait déshonorée, mais la réalité était plus nuancée.
Education à Athènes
Elle était une initiative d’ordre privé. La cité se souciait plus de la moralité des maîtres que de leur capacité à enseigner. Les enfants étaient assis sur des tabourets avec une tablette en cire posée sur leurs genoux. C’est ainsi qu’ils apprenaient la musique, la lecture et l’écriture, pour mémoriser ensuite de longs fragments de poésie.
Education à Athènes
Elle était une initiative d’ordre privé. La cité se souciait plus de la moralité des maîtres que de leur capacité à enseigner. Les enfants étaient assis sur des tabourets avec une tablette en cire posée sur leurs genoux. C’est ainsi qu’ils apprenaient la musique, la lecture et l’écriture, pour mémoriser ensuite de longs fragments de poésie.