La défaite des Vendéens à Cholet en octobre 1793

Bataille de Cholet, 17 octobre 1793.
35000 combattants chez les Blancs. 32000 hommes chez les Bleus. C’est au nord de la ville dans les Landes de la Papiniere qu’eut lieu la bataille. D’Elbée et Bonchamps furent mortellement blesses. Les Vendéens découragés n’eurent plus qu’un but : passer la Loire !

La défaite de Châtillon

Le 9 octobre 1793, Chalbos avec 11000 hommes, Westermann avec 1500 cavaliers battent les 6000 Blancs de Lescure au Moulin aux Chèvres. Le soir même Westermann entre par surprise dans Châtillon, occupe, pille et incendie la ville et les communes voisines. Les Aubiers, Nueil, Saint-Aubin. Deux jours après. Bressuire tombe aux mains des Bleus.
L’incendie de leur « capitale » alarme les Vendéens. Le tocsin sonne dans toutes les paroisses. 18000 Vendéens se rassemblent et conduits par Bonchamps, Lescure et La Rochejaquelein foncent le 11 octobre sur la ville sainte. Ils bousculent les colonnes bleues de Chalbos et de Westerman en route vers Mortagne et Cholet, les repoussent dans Châtillon où ils leur livrent une bataille victorieuse mais sanglante. Les rescapés s’enfuient, Westerman en tête.
Mais aussitôt, pour célébrer la reconquête, les brigands s’abreuvent d’eau de vie, s’ennivrent, s’endorment dans les rues, dans les maisons, au hasard de la dernière qoulée. Westermann, qui n’est pas allé loin est aussitôt informé et se livre à un beau coup d’audace. A la tête de 1500 volontaires il pénètre dans la ville à 11 heures du soir et massacre les Vendéens assommés par l’alcool. Je fis un carnage épouvantable », écrira-t-il dans ses mémoires.

L'abandon de Cholet par les Vendéens

Ce désastre ouvre l’ère des grands errements vendéens. Les armées de Mayence (Kléber) et de Luçon (Bard) marchent en tenaille sur Cholet, autre ville sainte des Vendéens. Le 15 octobre, elles font leur jonction et livrent combat à d’Elbée et Lescure. Les Vendéens sont sévèrement battus à La Tremblaye (au nord de Mortagne) où se distingue à la tête de l’avant-garde bleue, l’adjudant général Marceau, Lescure est grièvement blessé .
Cette défaite ajoutée à la catastrophe de Châtillon achève de porter l’alarme chez les Blancs.
Dès lors, ils vont multiplier les fautes. Déjà, certains chefs comme Talmont et Bonchamps suggèrent de passer la Loire pour donner la main aux Chouans. Le conseil de guerre, réuni à Cholet tergiverse. Personne n’est d’accord sur la conduite à suivre. Finalement, le 15 octobre au soir, commettant une grosse erreur, ils décident d’évacuer Cholet qu’ils occupaient depuis sept mois et de se replier sur Beaupréau.
Pourquoi l’abandon de cette ville psychologiquement très importante pour les Vendéens ? Parce que les munitions faisaient défaut pour la défendre ? Parce que les Vendéens songeaient à revenir en force sur Cholet et à surprendre les Républicains endormis par cette occupation facile ? Parce qu’en ralliant Beaupréau, au nord de Cholet on se rapprochait de cette Loire que certains envisageaient de passer ? Parce que d’Elbée détestait Cholet où demeuraient beaucoup de patriotes et que Beaupréau autour de laquelle il avait ses propriétés lui paraissait une base plus sûre ? Selon les auteurs, on privilégie l’une ou l’autre de ces explications.

Dans les Landes de la Papinière

Quoiqu’il en soit, le 16 octobre à 4 h du matin. l’armée catholique comprenant l’armée d’Anjou et celle de Royrand et Sapinaud qui après avoir longtemps guerroye de leur côté ont gagné Cholet le 14, plient bagage, emmenant 6000 prisonniers, fusillant semble-t-il ceux qui ne peuvent suivre la marche.
Les Républicains, Kléber en tête, occupent aussitôt Cholet où arriveront le soir quatre représentants, dont le sinistre Carrier.
Arrivés à Beaupréau. les chefs royalistes tiennent conseil à l’heure où, à Paris. Marie-Antoinette monte sur l’échafaud. Une fois encore. ils sont en désaccord. Les partisans du passage de la Loire gagnent du terrain. Royrand suggère un repli sur Mortagne. Mais La Rochejaquelein et d’Elbée insistent pour retourner à Cholet et livrer encore aux Républicains un combat qui, victorieux, pourrait relancer la rébellion sur la bonne pente. On se rallie à leur opinion et on envoie des courriers à Charette pour réclamer son aide. Cependant, on dépêche Talmont et 4000 hommes vers la Loire afin d’y créer une tète de pont pour le cas où.
Le 17 octobre à l’aube. sans attendre la réponse de Charette. l’armée catholique et royale s’ébranle vers Cholet. Elle est forte de 35000 hommes. Sauf Charette, tous les chefs sont là : d’Elbée, Bonchamps, Stofflet, Marigny, La Rochejaquelein, Royrand. Ils vont affronter 32000 Républicains. Chez eux aussi. il y a les principaux généraux : Kléber, Chalbos, Muller, Westermann, Marceau, Vimeux, Haxo.
L’affrontement. sans doute le plus considérable de la guerre de Vendée, se déroulera dans les landes de la Papinière au nord de Cholet.

La défaite de Cholet, la Vendée est battue !

La défaite de Cholet, la Vendée est battue !

L’après-midi, vers treize heures, le combat commence. Les Vendéens s’élancent sur les Républicains, bousculent leurs avant-postes, refoulent les grenadiers de Bloss et de Beau-puy. Sur tout le front une fusillade effroyable est engagée. Malgré la résistance des Républicains, les Royalistes avancent pied à pied. Leur centre atteint le bois de Saint-Léger et en débusque les défenseurs. Leur aile droite se rend maître de la lande de la Papinière. Leur aile gauche avance de son côté. Malgré leur courage les Mayençais reculent. L’aile gauche républicaine est refoulée jusque dans les faubourgs de Cholet. Sentant le désastre proche, Carrier s’enfuit du champ de bataille !
Kléber appelle en renfort la division de Muller qui est en réserve au sud de la Moine. Celle-ci s’enfuit à la vue des Vendéens, et certains de ses éléments courront jusqu’à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Kléber réussit à rallier les Mayençais et à les ramener au combat qui est un sanglant corps à corps. S’apercevant que son extrême gauche n’est pas attaquée, Kléber ordonne à Haxo et à sa réserve de se jeter sur les Angevins de d’Elbée et de Bonchamps. Ceux-ci, surpris par cette attaque impétueuse, reculent. Bard les charge avec ses grenadiers.
La nuit tombant, les Vendéens se croient attaqués, de flanc, par des troupes fraîches. aussi sont-ils saisis de leur incoercible panique. Alors, tous les grands chef qui sont là, rallient les braves d’entre les braves et essaient d’arracher la victoire en se jetant au plus profond des rangs républicains.
Bonchamps et d’Elbée sont grièvement blesses. Les Royalistes échouent, rompent le combat et se précipitent vers Beaupréau et Saint-Florent-le-Vieil, vers la Loire, vers l’inconnu. La Vendée, le dernier rempart de la France chrétienne et capétienne, est battue !

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