La porteuse de pain

Dès l'ouverture de la boulangerie, la porteuse de pain prend sa voiturette

La porteuse de pain et sa voiturette

Dès l’ouverture de la boulangerie, longtemps avant 6 heures du matin, cette courageuse mercenaire arrive, ponctuelle, prend dans sa voiturette une provision formidable de pains longs, ronds, en galettes, en miches, en couronnes, et la voilà partie de porte en porte avant le lever de ses clients. Elle sait par coeur le goût de chacun, celui-ci veut du pain boulot, celle-ci préfère le polka ; la petite dame du troisième ne tolère que le fendu ; le vieux monsieur de l’entresol réclame du riche ; tel autre, diabétique, des flûtes sans mie ; l’étranger du premier déjeune avec du viennois ; au savant du sixième, il faut du seigle, espérance libératrice de viscères paresseuses ; à tel autre, du pain complet selon la méthode Kneipp. Que ne connaît-elle pas encore ? Tels gens ne paient que tous les huit jours ; tels autres, dont la bonne est si rêche et qui font tant d’épate, sont en retard d’un mois et la petite note reste toujours insoldée. La porteuse dépose ses pains contre les portes des appartements, dans un bout de papier bulle ; tant pis si des chats ou des chiens de passage les flairent et lèvent la patte obliquement dessus. Elle monte quelquefois cinq étages pour une petite « galette » de 2 sous, mais elle n’en est plus à compter les étages ; elle en gravit quatre ou cinq cents dans sa matinée, toujours allègre et robuste ; elle ne s’interrompt que pour se rendre au fournil chercher une nouvelle charge ou pour aller siffler un verre de raide à la petite réunion des porteurs et des porteuses, chez un troquet du quartier. Vers midi et demi, la distribution terminée, la brave femme, d’ordinaire d’humeur joyeuse, fait ses comptes et rentre alors dans son petit logis, sous les toits.

Du pain pour tous avec la porteuse de pain

Du pain pour tous avec la porteuse de pain

En 1908, elle livre partout dans le Xe arrondissement de Paris, cette porteuse de pain envoyée par la boulangerie de la rue Lafayette. C’est bien pratique, surtout par ces journées pluvieuses et si humides que cela vous transperce les os. Des journées à ne pas di mettre le nez dehors.

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