Outre la mise hors de combat du généralissime de la Grande Armée catholique et royale – ramené à Saint-Florent, où il mourra le 14 juillet, l’échec de Nantes représente un tournant dans le soulèvement vendéen, marquant la fin d’une série de succès quasi ininterrompue depuis quatre mois et demi.
Un brasseur de vent
Né à Paris en 1752, Antoine Santerre est l’un des principaux brasseurs de la capitale lorsque survient la Révolution. Il joue un rôle actif lors de la prise de la Bastille, puis des Tuileries. Commandant de la garde nationale de Paris, il dirige l’escorte qui conduit Louis XVI à l’échafaud.
Lorsque le soulèvement de mars 1793 éclate, il se vante de pouvoir y mettre fin en huit jours, avec 20 000 sans-culottes parisiens et un langage de fraternité à l’égard des paysans. Envoyé en Vendée en mai, le général Santerre n’y subit que des échecs, abandonnant ses hommes au combat.
Rappelé à Paris en septembre, il est emprisonné jusqu’à la chute de Robespierre. Il se consacre alors à ses affaires, s’enrichit par la spéculation mais meurt ruiné et fou en 1809, à Paris.
Il avait été convenu que Charette attaquerait dans la nuit du 29 juin 1793 les faubourgs de Pont-Rousseau et de Saint-Jacques. Tandis qu’il bloquerait la ville au sud, aidé par son lieutenant Lyrot, l’armée catholique, divisée en deux colonnes, affronterait la garnison ennemie.
La première de ces colonnes sous les ordres de Bonchamps, arriverait par la route de Paris, entre la Loire et l’Erdre.
La seconde, avec Cathelineau et d’Elbée, descendrait sur la ville par la route de Rennes et de Vannes.
Les blancs avaient bon espoir de vaincre. Nantes, girondine, n’avait pas reçu de secours de la Convention. Canclaux et Beysser ne pouvaient disposer que de 12000 hommes dont 5000 légionnaires sans expérience. Et depuis que l’ancienne cité des ducs de Bretagne était devenue un grand port colonial, sa ceinture de murailles avait disparu. Toutefois les six bras de la Loire et de l’Erdre, qui la coupaient en deux, pouvaient permettre à des hommes déterminés une longue défense. On pouvait même admettre que la Loire opposerait a Charette une barrière infranchissable. Mais c’était surtout a la grande armée qu’incombait la tâche de pénétrer dans la ville.
A l’heure convenue, Charette. à la tête de 10000 hommes, se trouve au rendez-vous. Le 28 au soir, avec quelques cavaliers, ils vont reconnaître les abords de Pirmil. La nuit est claire, la ville semble dormir. A deux heures et demie du matin, les républicains ouvrent le feu sur l’avant-garde royaliste. Les cornets à bouquins des paysans y répondent. Au petit jour, la bataille s’engage sur la côte Saint-Sébastien et dans le faubourg Saint-Jacques. Mais Charette voudrait bien savoir ce qui se passe sur l’autre rive du fleuve.
Le retard de l’armée vendéenne est dû a l’héroïsme d’un simple ferblantier, nommé Meuriss, qui, à la tête d’un bataillon de volontaires, a défendu Nort-sur-Erdre. durant de longues heures. Ayant trouvé un autre passage, les Blancs arrivent tout de même dans les faubourgs, atteignant le Marchix, Saint-Donatien, malgré le feu meurtrier de l’artillerie républicaine.
Talmont et Forestier chargent les Bleus a la tète de leur cavalerie. La colonne Cathelineau. qui vient de mettre en déroute le 109′ de ligne. s’avance jusqu’à la place Viarme, défendue par les débris de ce régiment que Beysser vient de rallier. C’est alors qu’un ouvrier cordonnier. embusqué a une fenêtre, fait feu sur Cathelineau qui s’écroule. La balle, lui fracassant le coude. l’a frappe en pleine poitrine. En vain d’Elbée, Bonchamps. Stofflet tentent de ranimer le courage des paysans. Démoralises, ils opèrent leur retraite. Le chef qu’ils aimaient, qu’ils voulaient croire invulnérable, allait mourir.
Après l’échec des armées royales devant Nantes. les troupes de la Republique se préparaient à passer à l’offensive. 60000 hommes étaient envoyés en Vendée. Les soldats de deux cents livres (ainsi appelés parce que cette somme représentait leur prime d’engagement) devaient pénétrer dans ce pays perdu. Le général Biron, qui avait établi son quartier général à Niort, y réunit 20000 hommes. l’élite de son armée il en confie l’avant-garde a Westermann. nouvellement arrivé du Nord avec sa légion. tandis que la division Legonnier. qui avait perdu Saumur. se réorganisait à Tours. Cette armée avait pour mission de reprendre Saumur et Angers.
être l’évènement militaire le plus important de notre révolution. Peut-être les destinées de la République étaient-elles attachées à la résistance de cette ville. Tout ce qui avait précédé cette mémorable journée semblait garantir le succès au parti royaliste. »
Après l’échec des armées royales devant Nantes. les troupes de la République se préparaient à passer à l’offensive. 60000 hommes étaient envoyés en Vendée. Les soldats de deux cents livres (ainsi appelés parce que cette somme représentait leur prime d’engagement) devaient pénétrer dans ce pays perdu… Le général Biron, qui avait établi son quartier général à Niort, y réunit 20000 hommes. l’élite de son armée il en confie l’avant-garde a Westermann. nouvellement arrivé du Nord avec sa légion. tandis que la division Legonnier. qui avait perdu Saumur. se réorganisait à Tours. Cette armée avait pour mission de reprendre Saumur et Angers.
Le 1 er juillet. Westermann accomplit un raid audacieux. Surprenant les Blancs, il entre à Bressuire. puis il met le feu à Clisson et à La Durbellière. les châteaux de Lescure et de La Rochejaquelein. Il s’empare aussi de Chatillon , capitale des royalistes, mais, près de cette ville, au Moulin-à-Chèvre, il est mis en déroute par ceux-là mêmes dont il vient d’incendier les propriétés. Le 14 juillet à Vihiers, les Blancs sont encore victorieux.
Cathelineau ayant succombe à ses blessures. d’Elbée, le 19 juillet, devient le chef de la Grande armée royale qui pleure son premier généralissime. Le 30 juillet les Blancs sont battus à Luçon.