L’orgueil de la Pologne : sa cavalerie montée, équipée de mitraillettes, mais malheureusement inadaptée à la guerre moderne.
L’orgueil de l’Allemagne : ses panzers, rapides, maniables et puissants.
En temps de paix, les forces polonaises comprenaient 30 divisions d’infanterie, 12 brigades de cavalerie, 2 brigades motorisées et un certain nombre d’unités du génie, d’artillerie lourde, de chars et de transmissions. La force aérienne, qui était rattachée à l’armée, comptait 15 escadrilles de chasse, 12 groupes de bombardiers de reconnaissance de 10 avions chacun, 4 escadrilles de bombardiers de 9 avions chacune et 12 escadrilles de liaison de 7 avions chacune. La marine polonaise se réduisait à 4 destroyers, 5 sous-marins, 2 canonnières, 1 mouilleur de mines et 6 dragueurs de mines.
Il y avait aussi les corps de défense frontalière chargés de protéger la frontière orientale. La défense nationale, quant à elle, était composée de réservistes et d’hommes n’ayant pas atteint l’âge de la conscription. L’armée active atteignait des effectifs s’élevant à 370 000 hommes et les réserves, 2 800 000.
A la mobilisation, l’infanterie devait être portée de 30 à 39 divisions, les autres unités renforcées et la force aérienne divisée en une brigade de bombardiers et une brigade de chasseurs. Tout avis de mobilisation pouvant servir de prétexte à une agression allemande, les trois quarts des forces polonaises devaient se présenter à leurs centres de regroupement par appel individuel dans un délai de soixante-douze heures, les autres étant convoqués par voie d’affiches.
A la veille de la guerre, un cinquième seulement du plan de modernisation de l’armée était achevé. L’armée de l’air ne possédait en première ligne que 400 avions — dont 36 seulement étaient en parfait état. La force motorisée comprenait 225 chars légers modernes et 88 chars vétustes, 534 véhicules de reconnaissance et 100 voitures blindées, de modèle ancien.
Une priorité absolue avait été donnée à la modernisation de l’artillerie antiaérienne et aux pièces antichars. Les unités de défense contre avions possédaient 414 canons modernes, mais 94 canons et 750 mitrailleuses de modèles anciens. Chaque division d’infanterie avait 27 canons antichars et 92 fusils antichars ; chaque brigade de cavalerie disposait de 14 à 18 canons et de 54 à 66 fusils antichars de type récent. L’artillerie était moderne, mais inférieure en calibre et en portée à celle des Allemands. Chaque division d’infanterie était dotée de 48 canons — dont 6 canons lourds.
Les liaisons téléphoniques et télégraphiques entre l’armée et le haut commandement passaient par le réseau civil, rarement souterrain, et tandis que l’équipement radio de l’armée avait été rénové, celui des transmissions était suranné.
L’Allemagne alignait 27 divisions d’infanterie, 6 divisions de panzers, 4 divisions légères, 4 divisions d’infanterie motorisée et une brigade de cavalerie. Seize autres divisions avaient été créées, mais elles n’étaient pas totalement équipées.
Cette armée, en raison de son rapide accroissement depuis 1934, n’était pas totalement opérationnelle ; même les divisions de panzers, équipées en grande partie de mitrailleuses, n’avaient que peu de canons. Sa supériorité résidait dans le grand nombre d’unités blindées et motorisées autonomes, bien que l’expérience pratique manquât encore pour en vérifier les applications possibles. Beaucoup d’officiers moins jeunes, hostiles aux techniques avancées, dénigraient, par principe, ces « troupes de chars ».