Les atrocités des émeutes de Madrid en mai 1808

On ne fit guère de quartiers de part et d’autre. « Les Français parcourent les rues de la capitale et font un carnage affreux de tout ce qu’ils trouvent les armes à la main », allait écrire un jeune conscrit de 1808, apparemment choqué par ce drôle de baptême du feu.

Pendant les émeutes de Madrid les français multiplient les charges

Pendant les émeutes de Madrid plus on tue des leurs, plus les Français s’énervent

Pendant les émeutes de Madrid plus on tue des leurs, plus les Français s’énervent. On s’engouffre dans les maisons d’où l’on a tiré, on tue sans merci tous les habitants. Un mamelouk a été abattu par une balle tirée d’un couvent. On envahit le couvent, tous les moines sont massacrés. On coupe les têtes et on les jette par la fenêtre.
On multiplie les charges. Mais l’émeute a pris tant d’ampleur qu’il semble qu’elle va triompher. Daoïz et Velarde se sont emparés du parc d’artillerie de Monteleone. Les insurgés s’y retranchent, on distribue les armes au peuple, on met les canons en batterie.
Les Français tentent de reprendre le parc. En vain. Ils sont obligés de se replier. Le serrurier José Blas amène de nouveaux renforts. Parmi eux, beaucoup de femmes. L’une d’elles jette une pierre à un cuirassier qui, désarçonné, tombe à terre. La femme l’achève en lui passant un sabre à travers le corps. Encore une image digne de Goya : les femmes, poings sur les hanches, qui rient en s’asseyant sur les canons fumants.

En finir avec cette canaille

Murat hurle qui faut en finir avec cette canaille

La nouvelle rend Murat furieux. Il hurle qu’il faut en finir avec « cette canaille effrénée ». On rassemble les troupes françaises, on les lance à l’assaut. Cette fois, tout plie sous leur passage. Le corps à corps va s’engager : gavachos et insurgés.
Soudain, on voit paraître un officier espagnol qui brandit au bout de son épée un mouchoir sanglant. De part et d’autre, on cesse de tirer. On négocie, cependant qu’une violente altercation oppose les chefs de l’insurrection dont la majorité ne veut à aucun prix d’accommodement. D’ailleurs, ce n’est qu’une pause. Les hommes se glissent derrière un officier français, le font choir de son cheval. Un coup de feu, dix coups de feu, cent coups de feu. La lutte a repris.
Une balle tue sur le coup Verarde. Daoïz blesse le Français Lagrange, mais il est aussitôt transpercé par le coup de baïonnette que lui donne un grenadier. Cette fois, les Français ont le dessus. Nettement. La foule, si joyeuse l’heure d’avant, s’enfuit. Il est 1 heure de l’après-midi.

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