L'odyssée de Victoire de La Rochejacquelein

Victoire de La Rochejacquelein suit la Révolution dans le camp royaliste. Toujours aux premières loges. Elle vit ce qu’elle raconte. Ses mémoires sont un témoignage de première main. Un regard différent sur la guerre civile qui emflamma l’Ouest.

Marquise de Lescure puis marquise de La Rochejacquelein

Victoire de La Rochejacquelein suit la Révolution dans le camp royaliste. Toujours aux premières loges. Elle vit ce qu'elle raconte.

Victoire de Donnissan, née au château de Versailles le 25 octobre 1772, fille unique du marquis de Donnissan, gentilhomme d’honneur du comte de Provence, frère du roi, épouse le 21 octobre 1791 son cousin germain Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, gentilhomme poitevin, né en 1766, lui-même cousin d’Henri de La Rochejaquelein.
Au début de mai 1793, Lescure se joint, avec son beau-père, aux Vendéens insurgés et devient commandant de l’armée catholique du Poitou. Il prend part à toutes les campagnes de l’été 1793. Très grièvement blessé à la mâchoire le 15 octobre, l’avant-veille de la bataille de Cholet, il franchit la Loire sur un brancard, avec sa belle-mère, sa femme enceinte et leur fille d’un an (qui mourra quelques semaines plus tard). C’est en cet équipage que Victoire, qui a alors vingt et un ans, entame la virée de galerne.
Le 3 novembre, Lescure meurt près d’Ernée. Sa veuve participe à toute la suite de l’équipée. Le 22 décembre, elle réussit à se cacher, avec sa mère, dans une métairie de l’arrière-pays guérandais. C’est là que, le 19 avril 1794, elle accouche de deux jumelles, dont l’une mourra le 2 mai et l’autre dix-huit mois plus tard. Réfugiée quelque temps au château des Donnissan, près de Bordeaux, elle émigre en Espagne en 1797 et rentre en France en mai 1800. Le 1er mars 1802, elle épouse Louis de La Rochejaquelein, frère cadet d’Henri (tué en janvier 1794), qui sera lui-même tué lors de l’insurrection de 1815.

Victoire de La Rochejacquelein, la marquise aux pieds nus se souvient

C’est en Espagne qu’elle a commencé la rédaction de ses Mémoires, qu’elle achève en 1803. S’étant liée avec le jeune Prosper de Barante, sous-préfet de Bressuire en 1806, elle autorise celui-ci à publier, en 1814, son manuscrit, quelque peu remanié, sous le titre Mémoires de Mme la marquise de La Rochejaquelein écrits par elle-même, rédigés par M. le baron de Barante. Après plusieurs tirages de cette première version, l’édition la plus fidèle au manuscrit original est celle donnée en 1889 par le petit-fils de la marquise et que reprend, en 1984, celle du Mercure de France (présentation et annotation d’André Sarazin).
Ces Mémoires sont d’abord l’écho d’une certaine vision de la guerre de Vendée et de ses origines et, à ce titre, demandent à être soigneusement critiqués ; mais ils sont aussi le reflet fidèle des événements auxquels son auteur a elle-même participé, notamment la virée de galerne, et son récit constitue un témoignage de premier ordre sur la tragédie vendéenne.
Victoire de Donnissan, marquise de Lescure, puis marquise de La Rochejaquelein, est morte le 15 février 1857, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.

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