Verdun, 300 jours en enfer pour les poilus de 1914-1918

Le grand oublié de Verdun : Edouard de Castelneau
Au commencement de la carrière de Pétain, il y a Castelnau. Ce seigneur du Languedoc, 63 ans en 1914, est pourtant aujourd’hui sorti des livres d’histoire. Une injustice ?
Du 24 au 26 août 1914, commandant la 2e armée, ses exploits prolongent la victoire de la Marne vers l’est. Du 31 août au 11 septembre, en Lorraine, il remporte la bataille du Grand Couronné qui lui vaut d’être appelé le Sauveur de Nancy. En 1915, à la tête du Groupe d’armées du Centre, il dirige l’offensive de Champagne : en quelques jours, il fait 25 000 prisonniers, prend 125 canons et pénètre de quelques kilomètres en territoire allemand. Le généralissime Joffre lui propose alors de devenir son principal adjoint.
En février 1916, Castelnau prend très au sérieux, contre l’avis de tous, la rumeur d’une attaque imminente contre Verdun. Il se hâte d’en faire évacuer les civils, fait venir des Vosges des renforts considérables en troupes et en artillerie. Au premier coup de canon, il convainc les généraux de conserver à tout prix la rive droite de la Meuse, afin que ses crêtes ne deviennent pas des bases de tir pour l’artillerie allemande.
Il impose à Joffre, pour mener ce combat, le général Pétain. Les deux hommes, de la même génération, ont des affinités. Castelnau est aussi hostile à la philosophie de l’attaque à outrance. Joffre lui reprochera son pessimisme, qui est aussi un réalisme. Les jeunes officiers du GQG le traitent de catastrophard. Il discerne pourtant avec Pétain l’importance de la coopération interarmes et de l’aviation militaire.
Du 20 au 26 février, il prend les mesures drastiques sans lesquelles Pétain n’aurait sans doute pas tenu à Verdun. Castelnau a exercé sur le sort de cette bataille une influence décisive. Homme de droite, ce catholique royaliste est surnommé le capucin botté. Après la guerre, il milite pour l’abrogation des lois laïques et la restauration d’une cité chrétienne. Député de l’Aveyron
de 1919 à 1924, il fonde la Fédération nationale catholique pour mettre en échec le projet d’offensive anticléricale du Cartel des gauches. De quoi indisposer les responsables de
la Ill’ République ! Il n’aura jamais son bâton de maréchal …
Il meurt à 92 ans, en 1944, ayant traversé les trois grandes guerres franco-allemandes


21 février 1916: Un pilonnage infernal
A 7 h 15, 1 200 canons et 200 mortiers entament un terrible carnage le long des lignes françaises. A 16 heures, le Kronprinz lance ses bataillons d’assaut, dont les redoutables Sturmtruppen chargés de tout nettoyer à la grenade, à la mitrailleuse et au lance-flammes. Dans le bois des Caures, les rescapés menés par le lieutenant colonel Driant parviennent à stopper la progression ennemie.
En quatre jours, les Français cèdent 6 à 8 km.
25 février: La surprenante prise du fort de Douaumont
Alors que Pétain est nommé à la tête de l’ensemble des forces armées de la rive gauche de la Meuse, les troupes allemandes se concentrent sur le fort de Douaumont, perçu comme un élément clé du système défensif français. Prudemment, ils encerclent l’ouvrage et découvrent une citadelle désertée.
6-13 mars: Semaine sanglante au bois des Corbeaux
Sur la rive gauche de la Meuse, l’offensive allemande ne fait que commencer, et le bois des Corbeaux devient le triste théâtre d’une série d’attaques et de contre-attaques qui s’étendent sur plusieurs jours.
31 mars: Combats aériens
Grâce à l’action du commandant Tricornot de Rose, les Français gagnent, courant avril, la maîtrise du ciel en soutien aux batailles terrestres.
9 avril: Le Mort-Homme attaqué
Malgré l’exhortation de Pétain : « Courage, on les aura ! » le sommet nord du Mort-Homme est pris dans la journée. Le 1er mai, Pétain est remplacé par Nivelle, mais nommé commandant du
groupe d’armées du centre.
2-7 juin: La résistance du fort de Vaux
Poursuivant leur avancée vers Verdun, rive droite, les Allemands assiègent le fort de Vaux mais se trouvent confrontés à la garnison du commandant Raynal. Pendant une semaine, ces 600 hommes résistent tant bien que mal. Le 7, ils ne sont plus que 250 à se rendre.
23 juin: Arrêtés à Froideterre
Les Allemands lancent une grande attaque, sachant qu’ils vont bientôt être eux-mêmes attaqués sur la Somme par les Alliés. Ils sont arrêtés à l’ouvrage de Froideterre.
11 juillet: Le tournant de Souville
L’ultime offensive contre Verdun vient buter contre le fort de Souville. Falkenhayn donne la priorité à la Somme et ordonne une stricte tactique défensive à Verdun.
24 octobre: La contre-offensive française
Sous l’autorité de Nivelle et de Mangin, la reconquête des territoires perdus s’organise. En quelques semaines, Douaumont et Vaux sont repris.
15 décembre: Les Allemands refoulés
Dernier assaut pour reprendre Bezonvaux.

Le déluge de feu ( févriers-mars 1916 )

« Ils » ne sont pas passés. Les Français, que l'on croyait anéantis après neuf heures de bombardement, ont tenu, accrochés au terrain, le temps que les premiers renforts entrent en ligne. C'est la première victoire de Verdun.

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Refuser la mort

Je n'imaginais point, raconte un poilu, l'obus tombant en plein sur notre coin de tranchée ; le choc, le coup de fouet du métal brûlant qui déchire la chair, le cri de la bête égorgée et la brusque syncope de la lente agonie...
Alors que la mort de frôlait, à chaque minute, je sentais en moins la volonté, la certitude de survivre.

La bataille des forts ( avril-juin 1916 )

Les combats font rage et se concentrent autour des forts de Douaumont, de Vaux et naturellement de Verdun, verrou stratégique que veulent briser les Allemands. Les pertes sont énormes.

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La soif à Verdun

Les Allemands souffrent autant sinon plus que les Français : ils disposent d'un bidon de 0,8 litre seulement, et ils boivent eux aussi n'importe quoi et n'importe où.
Depuis huit jours, la compagnie n'avait rien à boire et il est arrivé que des hommes soient sortis de la tranchée la nuit pour boire dans n'importe quel trou d'obus rempli d'eau de pluie sale. Beaucoup en tombèrent malades, car l'eau était pourrie et elle contenait même parfois un cadavre ce qui la rendait encore plus pourrie. La soif est plus forte que l'horreur et la peur d'attraper la typhoïde et le choléra. Nous, nous n'avons pas peur de tomber malades, pas ici, dans le royaume de la mort. La vie n'a plus de valeur. Il ne s'agjt que de boire, boire, boire !

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Quiz sur la vie quotidienne des poilus en 1914-1918
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