Des victimes des guerres de Vendée exhumées au Mans (mars 2009)
Des charniers creusés à la hâte en décembre 1793 ont été découverts au Mans, dans un parc du centre de la ville, le Quinconce des Jacobins, lors de fouilles archéologiques préventives. Les deux fosses contiennent au total une trentaine de corps, vraisemblablement des Vendéens victimes des combats contre l’Armée républicaine.
Jetés les uns sur les autres, tête bêche, sans soin, les corps portent les stigmates de durs combats à l’arme blanche : mâchoires tranchées, os de la cuisse et du bras brisés, omoplate transpercée, coups tranchants portés sur le crâne. Les hommes et les femmes qui ont été enterrés à la hâte ont été massacrés, rapportent les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Certains corps retrouvés dans les fosses au Mans possèdent encore des vêtements, des boutons de chemise et de culottes, des boucles de bottes ou de guêtres, ou des objets (canif, chapelet…). L’examen complet du charnier permettra de vérifier qu’aucun combattant républicain ne s’y trouve.
La Vendée militaire : un territoire composite
La guerre de Vendée se déroule sur un territoire qui s’étend sur quatre départements: le nord de la Vendée, le nord des Deux-Sèvres, Ie sud du Maine-et-Loire (les Mauqes) et le sud de la Loire-Atlantique.. Cette zone de plus de 10 000 km’ prend le nom de « Vendée militaire ». Elle inclut Fontenay-le-Comte au sud, Bressuire et les Ponts-de-Cé à l’est, Ancenis au nord.
Seulement 32 % de la Vendée militaire se situe en Vendée… II ne faut pas confondre la guerre de Vendée avec la chouannerie, révolte similaire mais située au nord de la Loire comprenant une partie de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie.
Quand la Vendée se soulève en 1793, des comtesses sont à la tête d'escouades à leur solde, des femmes du peuple se mêlent aux troupes. Nombre d'entre elles périrent sur le champ de bataille, d'autres furent guillotinées, certaines réussirent à échapper à la mort et nous laissèrent des témoignages.
À quelques exceptions près, les principaux témoignages sur la « Grande Guerre » émanent de femmes, roturières (Renée Bordereau, Marie Lourdais…) ou nobles (Mmes de Bonchamps, de Sapinaud, de La Bouëre…).
La plus célèbre et la plus documentée d’entre elles est sans conteste Mme de la Rochejaquelein, veuve de Lescure. Elle a vécu de près la prise des Tuileries, les combats de la Grande Armée catholique et royale, la virée de Galerne (où meurt son premier mari), a erré de cachette en cachette – enceinte, vêtue en paysanne – jusqu’au 9 thermidor.
Morte aveugle en 1857, la veuve du chef de l’insurrection de 1815 a publié dès 1814 des Mémoires qui continuent à faire autorité.
L'individualisme des chefs, l'absence d'armée permanente, l'incapacité de garder une ville conquise et enfin la brièveté de la période victorieuse des Vendéens ne permirent pas en matière en matière de gouvernement civil des pays conquis, une organisation cohérente et applicable.
« Tous nos gars ont pris rendez-vous, hou hou / Pour aller à la chasse aux loups, à la chasse aux loups / […] Va t’embusquer dans un ravin / Au fond du hallier vendéen / Quand dans la nuit hurleront les loups, hou hou / Fais ta prière et pense à nous, et pense à nous… »
« La Chasse aux loups » est l’une des plus célèbres parmi les œuvres de Théodore Botrel. Elle figure dans le recueil Chansons de la fleur de lys publié en 1899, qui célèbre la chouannerie et la Vendée militaire. On y trouve également « Les Mouchoirs rouges de Cholet », « La Marie Jeanne » et « Les Briseurs de calvaires ».
Inutile de préciser à quels loups dévastant les campagnes pense le barde breton.