La rue de Paris hostile aux Girondins en 1793

Les Girondins
Brissot le chef

Erudit passé par l’Angleterre et les Etats-Unis, il se signale dès 1791 par son combat pour l’abolition de la traite. Sa rhétorique va précipiter le début du conflit à l’été 1792. Leader des Girondins, il vote la mort du roi bien qu’il en ait démontré les dangers. Impuissant à construire sur les ruines, il symbolise l’échec des Girondins. Cible préférée
des Montagnards, il est guillotiné te 31 octobre 1793.
Condorcet le penseur
Il est l’homme des Lumières qui rédige la Constitution de l’an I. Opposé à la peine de mort, partisan des jurys populaires, défenseur des droits des femmes, il tenta en vain de réformer le système éducatif qu’il voulait hiérarchiser sous l’autorité de gardiens du savoir. Guillotiné en mars 1794, il est l’exemple de l’intellectuel qui s’essaya à la politique.
Vergniaud l’orateur
Il avait le génie de l’improvisation. Président de la Convention, il tonna contre les émigrés, déclara « la patrie en danger » le 3 juillet 1792 et proclama la suspension du roi le 10 août 1792. On peut lire ses plus beaux discours (Le Centaure) et relever cette phrase : « Les grands ne sont grands que parce que nous sommes à genoux : levons-nous.»
Madame Roland, l’eminence grise
Epouse du ministre Roland, qu’elle poussa à s’engager, Manon Roland influa grandement sur la politique des élus modérés et fut emportée par leur chute. Condamnée à mort, elle eut le temps d’écrire ses Mémoires en prison et de dénoncer l’apathie de tous les Parisiens et leur aveu tacite de l’esclavage en laissant faire la Terreur. Sur l’échafaud, on fui prête ce mot fameux : 0 liberté, que de crimes on commet en ton nom I

Le général Dumouriez mis hors la loi

La rue de Paris hostile aux Girondins en 1793

Le 10 mars 1793 une émeute avait éclaté à Paris et les presses de quelques journaux girondins furent brisées. Une ultime tentative de réconciliation eut lieu deux jours après entre les chefs de la Gironde et de la Montagne.
Le parti pris par le général Dumouriez allait faire du bruit dans l’armée et à la Convention. Après sa défaite à Neerwinden devant les Autrichiens le 18 mars, le général fut cité à la barre de l’Assemblée le 30 mars, mais il préféra ne pas déférer aux ordres. Il joua même un bon tour à la Convention en livrant aux Autrichiens les quatre conventionnels chargés de l’arrêter, ainsi que le général Beurnonville, le ministre de la Guerre.
Le 3 avril 1793 il fut mis hors la loi ; le 5, il passa la frontière et se présenta aux avant-postes autrichiens, avec quelques officiers, dont Louis-Philippe, duc de Chartres, le futur roi des Français.
Son départ pour l’étranger, s’il lui assura la vie sauve, allait aggraver encore la situation de ses amis Girondins, dont l’influence avait été déterminante pour sa nomination comme ministre de la Guerre, en mars 1792.
L’épée renommée de ce brillant général aurait été pour eux un soutien et leur aurait peut-être permis de faire échec aux menées de leurs adversaires qui se déchaînaient de plus en plus contre eux.
A la suite de la création le 6 avril 1793 du Comité de Salut public, chargé de contrôler les décisions des ministres, Marat avait joint sa voix à celle de Robespierre pour dénoncer ce qu’ils appelaient de concert la contre-révolution. Le 10 avril l’Incorruptible prononça un violent réquisitoire contre Brissot et ses amis qui devaient, selon lui, être jugés par le Tribunal révolutionnaire.
La situation était devenue grave et il était de plus en plus question d’éliminer les députés qui n’avaient pas voté la mort du roi. Guadet prononça un discours très ferme qui fut suivi de la mise en accusation, le 12 avril, de Marat, qui était alors président du club des Jacobins. Mais il fut acquitté le 24 et libéré.

La rue de Paris hostile aux Girondins

Pour faire face à la surenchère égalitaire et répressive, il ne reste plus aux élus modérés que l’éloquence parlementaire. La rue de Paris leur est hostile; il leur reste la tribune de la Convention, où déclame, sans pareil, un orateur à l’organe puissant: Pierre Victurnien Vergniaud. Avocat à Bordeaux, premier élu des douze députés de la Gironde, dans la force de l’âge et beau, il fait de la tribune un piédestal où exercer son art oratoire. Adversaire de l’anarchie et des tribuns jacobins virulents, il loue les conquêtes de la liberté par la révolution, fragiles par essence.
« Nous pouvons bouleverser les empires par des victoires, lance-t-il, mais nous ne ferons de révolutions chez les peuples que par le spectacle de notre bonheur: »
Noble mais vain discours. Les ouvriers des faubourgs parisiens se font de plus en plus menaçants. La Gironde essaie de riposter en appelant tous les Français à s’unir derrière elle, mais l’Assemblée est à Paris, où l’on fait et défait les rois.

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