La prison de la Forge pendant les massacres de Septembre 1792

La prison de la Force était située au fond de la rue des Ballets, laquelle ouvrait sur la rue Saint-Antoine. La Force donnait également sur la rue du Roi-de-Sicile qui était devenue, à l’époque, rue des Droits-de-l’Homme. Des suspects arrêtés après le 10 Août y furent incarcérés, et notamment des femmes (à la Petite-Force) dont la princesse de Lamballe, Mme de Tourzel et sa fille, Pauline.

Témoignage sur le massacre de la prison de la Forge

La prison de la Force était située au fond de la rue des Ballets, laquelle ouvrait sur la rue Saint-Antoine. La Force donnait également sur la rue du Roi-de-Sicile, qui était devenue, à l’époque, rue des Droits-de-l’Homme. Des suspects arrêtés après le 10 Août y furent incarcérés, et notamment des femmes (à la Petite-Force) dont la princesse de Lamballe, Mme de Tourzel et sa fille, Pauline.
Le massacre des prisonniers, qui commença le dimanche 2 septembre, avait attiré des milliers de spectateurs de tout sexe et de tout âge. Parmi eux, l’écrivain Rétif de La Bretonne :
« J’arrive dans la rue Saint-Antoine, au bout de celle des Ballets, au moment où un malheureux qui avait vu comment on tuait son prédécesseur, au lieu de s’arrêter étonné, s’était mis à fuir à toutes jambes en sortant du guichet. Un homme qui n’était pas des tueurs, mais une de ces machines sans réflexion comme il y en a tant, l’arrêta par sa pique. Le misérable fut attaqué par les poursuiveurs et massacré. Le piquier nous dit froidement : « Moi, je ne savais pas qu’on voulait le tuer.« 
« Lorsque Mlle de Tourzel parut au greffe, les auditeurs se récrièrent et se manifestèrent énergiquement, disant qu’on ne pouvait, à son âge, lui supposer avoir été appelée et initiée dans les affaires d’importance, qu’elle ne devait être mise à l’inquisition ni nullement inquiétée, toutes objections, observations et applications furent véhémentement faites à l’égard de sa jeunesse et de son sexe, ce qui disposa l’officier à simplifier ses questions et facilita à cette intéressante personne d’y répondre sans trouble. L’officier prononça sa libération, les auditeurs y applaudirent avec joie et enthousiasme, et la masse la sanctionna par d’expressifs sentiments d’allégresse et des acclamations sans fin. »

Témoignage de l'écrivain Rétif de La Bretonne

Les cadavres dévêtus des suppliciés s’entassaient au bout de la rue des Ballets, sur la rue Saint-Antoine. Ils furent bientôt enlevés tandis que continuaient les massacres :
« Ils duraient encore, et déjà, le 3, on voyait Paris traversé en tous sens par des charrettes qui allaient jeter les cadavres dans les excavations pratiquées exprès hors la barrière Saint-Jacques, à Montrouge, à Clamart, à Charenton, aux carrières de Mesnil Montant, et dans un puits qui, après avoir été comblé, avait été rouvert dès le 28 du mois précédent, par ordre de Pétion et Manuel, rendus sur les lieux pour les reconnaître.
Angélique Voyer et d’autres bacchantes, montées sur ces voitures, comme des blanchisseuses sur du linge sale, dansaient sur les corps mutilés, en criant Vive la nation, battaient la mesure sur les parties dont la nudité était la plus apparente ; et portaient, attachés à leur sein, des lambeaux que la pudeur ne permet pas de nommer. Des cris d’horreur se mariaient au chant de ce qu’on appelait la Carmagnole. »
La prison de l’Abbaye se trouvait au milieu de l’actuel boulevard Saint-Germain, au bout du passage de la Petite-Boucherie, en avant de la rue Sainte-Marguerite, aujourd’hui rue Gozlin. C’est à l’Abbaye que furent internés un grand nombre de suspects arrêtés lors des visites domiciliaires d’août. C’est ici que furent transférés les survivants et les mourants du convoi de prêtres réfractaires attaqué par la foule rue de Buci.

Les tricoteuses pendant les massacres de Septembre 1792

Dans les autres prisons, à la Conciergerie, au Grand Châtelet, au séminaire de Saint-Firmin, au cloître des Bernardins, à Bicêtre, à l’hôpital de la Salpêtrière, partout, pendant les sept jours que durèrent les massacres, les tueurs firent preuve d’un zèle, d’une ardeur dont témoigne cette réflexion de Billaud-Varenne :
Je crois, ma parole, que le sang grise ces gaillards-là mieux que le bon vin!
Seul Marat grognait, trouvant qu’on n’allait pas assez vite en besogne et que trop d’ ennemis du peuple échappaient aux sabres et aux piques.
A la Conciergerie et au Grand Châtelet, le tribunal populaire renforça les effectifs des « travailleurs » en offrant la liberté aux détenus de droit commun, à la condition qu’ils travailleraient à leur tour. La plupart, pour ne pas dire tous, acceptèrent cette offre alléchante.
Parmi les détenus libérés sous condition à la Conciergerie, on comptait une soixantaine de femmes. Ces femmes « travaillèrent » avec autant d’ardeur que les hommes et formèrent ensuite le noyau de la troupe de révolutionnaires en jupon, connues sous le nom de tricoteuses.

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