Pendant quarante-cinq ans, jusqu’à la chute du mur de Berlin, le monde a vécu des suites de Yalta où fut signé, trois mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’accord entre Roosevelt, Churchill et Staline, partageant la planète en deux grandes zones d’influence, l’Ouest et l’Est. Parmi ces trois négociateurs, se trouvait un moribond : Franklin D. Roosevelt.
Âgé seulement de 63 ans, l’Américain était considéré comme le titan de l’Occident. Mais il ne possédait plus les moyens physiques et intellectuels pour défendre le dossier des démocraties. Joseph Staline en était informé par ses agents du NKVD, l’ancêtre du KGB. Le Soviétique neutralisa Roosevelt en lui offrant la présidence de la conférence et en l’obligeant incidemment à faire un interminable voyage entre les États-Unis et la petite station balnéaire de Crimée.
Le 3 février 1945. c’est un Roosevelt défait qui arrive à Yalta, littéralement porté (il est paralysé des jambes à la suite d’une poliomyélite) par un garde du corps. Le président américain a le visage hagard, les traits tirés ; sa peau grise semble diaphane. De plus, une très forte hypertension artérielle (19/11 au lieu de 13/8) affecte son cerveau depuis quelques années. Ses artères sont durcies par une sclérose généralisée. Il souffre d’une insuffisance du ventricule gauche. L’échographie montre des séquelles d’un petit infarctus. Peu avant Yalta, sa pression artérielle montait à 26/15, sans traitement possible. Et chacun de juger l’état de santé de l’homme réputé comme étant le plus puissant de la planète.
Le Dr Moran, le médecin personnel de Churchill, déclare : « Roosevelt apparaît comme un très grand malade. Il a tous les symptômes de l’artériosclérose cérébrale, à un stade avancé, de telle sorte que je ne lui donne que quelques mois à vivre ».
Roosevelt connaît certainement de toutes petites attaques imperceptibles, avec des symptômes tels que manque de concentration, fatigue, vertiges, troubles de l’humeur. Son plus proche collaborateur, Harry Hopkins, est en train de mourir d’un cancer du foie. Roosevelt, qui n’a pas étudié ses dossiers, exerce une présidence désinvolte. Churchill, lui, n’a plus assez d’autorité pour tenir tête à Staline, le maître de l’Union soviétique.
Après cinq jours de conférence, Roosevelt se sent mal. Sa tension atteint des sommets : 30/17. Souvent il s’endort au cours des débats. Churchill lui passe des documents que l’Américain ne lit pas. Roosevelt cède aux exigences de Staline sur les îles japonaises, sur les frontières de la Pologne, de la Yougoslavie, etc. Churchill écrira dans ses Mémoires que Roosevelt a bradé sur le tapis vert les nombreux avantages conquis sur le terrain par les troupes alliées !
Deux mois plus tard, Roosevelt meurt d’une hémorragie cérébrale à Warm Springs. La face du monde aurait été changée si Roosevelt était mort avant Yalta et avait été remplacé par Harry Truman. On en eut un exemple lors de la conférence de Potsdam. peu après la fin de la guerre en Europe et peu avant Hiroshima et Nagasaki.