Le massacre de Savernay pendant la guerre de Vendée

Et c’est l’épilogue, dans ce cul-de-sac marécageux entre Loire et Océan. Ce qui reste de la Grande Armée est encerclé par les troupes de Marceau et Kléber, et taillé en pièce le 23 décembre 1793. Les derniers survivants sont massacrés ou envoyés dans les prisons de Nantes.
Comme le proclame triomphalement Westermann, qui annonce sa victoire à la Convention : « Il n’y a plus de Vendée. J’ai tout exterminé. »

Les Vendéens arrivent à Savernay

Les quelque vingt mille survivants, toujours sous le commandement de La Rochejaquelein, traversent Laval le 14 et, par Craon et Pouancé, arrivent à Ancenis le 16, retrouvant ainsi la Loire et, au-delà, leur pays abandonné deux mois plus tôt. La Rochejaquelein, Stofflet et une centaine d’hommes réussissent à traverser le fleuve, dans le but de créer une tête de pont sur la rive gauche. Un millier de personnes les suivent au cours de la journée. Mais bientôt des canonnières venues de Nantes rendent la traversée impossible, cependant que Westermann approche d’Ancenis. La rage au coeur, les Vendéens renoncent à franchir le fleuve et décident de gagner la basse Loire en contournant Nantes. Ils sont le 20 à Blain. Là, ce qui reste de l’état-major blanc désigne Fleuriot comme généralissime. Talmont, furieux de ne pas avoir été choisi, quitte l’armée et gagne ses terres du Bas-Maine.
L’avance lente mais inexorable des troupes républicaines de Marceau, Kléber et Westermann ne laisse aux Vendéens d’autre choix que d’atteindre Savenay.

Le massacre de Savernay

C’est là, à Savenay, que les Vendéens, encerclés par les troupes de Marceau et de Kléber, vont tirer leurs dernières cartouches avant de succomber.
Le 23 décembre, les Royalistes font un effort pour se dégager et ils parviennent à faire reculer l’avant-garde républicaine. Kléber accourt, voit le danger et il s’en prend au général Verger qui commande cette avant-garde et qui répond
— Nous n’avons plus de munitions.
— Eh bien ! écrasez-les à coups de crosse… Grenadiers, en avant…
Les Vendéens occupent trois fois Savenay. mais trois fois, ils doivent se replier. Un de leurs chefs. Marigny, apercevant madame de Lescure. s’écrie :
C’en est fait, madame. nous sommes perdus : dans douze heures l’armée sera exterminée. J’espère mourir en défendant votre drapeau ; vous, tâchez de fuir. Adieu…
Tout est perdu, en effet, et rien désormais ne peut sauver les Royalistes.
Les Républicains se précipitent… Ils tuent, ils égorgent, ils sabrent et tout le terrain est jonché de cadavres. Il y a eu, dit-on, plus de 15000 morts à cet endroit.
Deux généraux ont laissé leurs témoignages sur cette bataille de Savenay.
Tribout tout d’abord :
Bientôt. il n’y aura plus de traces de l’armée brigantine et l’on pourra dire que la guerre de Vendée est finie. On m’avait confié la garde de la Vilaine, nul ne l’a passée, nul ne la passera. Je ne veux pas de prisonniers, ils mettraient la peste dans notre armée. Que les amis de la royauté aillent dans l’autre monde rejoindre les tyrans ils les aiment. qu’ils restent avec eux.
De son côté, Westermann écrit au Comité de Salut public :
Il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé.. Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant que sur plusieurs endroits ils font pyramide.

Il n'y a plus de Vendée

Certes, la virée de galerne a été pour les Vendéens une effroyable hécatombe, mais qu’il est difficile de chiffrer avec certitude, dans la mesure où reste incertain le nombre de ceux qui ont franchi la Loire le 18 octobre, le chiffre de soixante mille étant sans doute un minimum.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’au soir du 23 décembre, seuls quelques milliers d’hommes et de femmes (dont la future marquise de La Rochejaquelein) échappent au massacre. Il convient d’y ajouter ceux qui, entre Le Mans et Savenay, ont réussi soit à rejoindre les quelques bandes chouannes opérant aux confins du Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure, contribuant à les renforcer et à les encadrer, soit à passer la Loire à Ancenis à la suite d’Henri de La Rochejaquelein et de Stofflet.
Au total, peut-être deux ou trois mille hommes qui, avec les rescapés de Savenay, n’atteignent sûrement pas dix mille. C’est donc au moins cinquante mille Vendéens qui périssent au cours de ces deux mois : soldats tombés au combat ou faits prisonniers, puis exécutés sommairement ou guillotinés ou noyés à Nantes ; civils (prêtres, femmes, enfants, vieillards) tombés sous les coups des soldats républicains, notamment lors des effroyables tueries du Mans et de Savenay, ou, plus nombreux encore, victimes de la dysenterie.

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