La vie des femmes dans la Grèce antique

A Athènes, les femmes des citoyens n’ont aucun droit politique ni juridique. Cependant l’Athénienne mariée, si elle est confinée dans sa maison, gouverne du moins celle-ci avec autorité, pourvu seulement que son maître et seigneur n’y mette pas d’obstacle. Pour ses esclaves, elle est la despoïna, la maîtresse.

Le Gynécée
Gynécée vient de gunaikeai: il désigne la partie de la maison grecque réservée aux femmes. Les Grecs utilisaient surtout ce terme pour les « harems » des souverains orientaux, ne l’employant jamais pour leur usage.

Dans l’Économique de Xénophon, Ischomaque dit de sa jeune épouse…
Que pouvait-elle bien savoir quand je l’ai prise chez moi ? Elle n’avait pas encore quinze ans quand elle est venue dans ma maison ; jusque-là, elle vivait sous une stricte surveillance, elle devait voir le moins de choses possible, en entendre le moins possible, poser le moins de questions possible.

La vie des femmes à Sparte

On se mariait à Sparte en enlevant sa femmeLes réunions de l ‘Ecclésia ont lieu sur la colline du Pnyx, face à l’Acropole. Le vote s’effectue à main-levée. L’Ecclésia se prononce sur tous les aspects de la vie politique. Elle élit ou confirme dans leurs charges les magistrats qui doivent rendre compte de leur action ; ils peuvent être démis à tout moment. Pour ce qui est de la politique étrangère, l’assemblée décide de la consolidation des alliances, de la déclaration de guerre et, si la situation l’exige, d’une contribution spéciale (cisphora) dans le domaine militaire.

Les femmes cloîtrées à la maison à Athènes

A Athènes, les femmes des citoyens n'ont aucun droit politique ni juridiqueLes réunions de l ‘Ecclésia ont lieu sur la colline du Pnyx, face à l’Acropole. Le vote s’effectue à main-levée. L’Ecclésia se prononce sur tous les aspects de la vie politique. Elle élit ou confirme dans leurs charges les magistrats qui doivent rendre compte de leur action ; ils peuvent être démis à tout moment. Pour ce qui est de la politique étrangère, l’assemblée décide de la consolidation des alliances, de la déclaration de guerre et, si la situation l’exige, d’une contribution spéciale (cisphora) dans le domaine militaire.
Les magistratures principales, qui consacrent l’éclatement de l’ancien pouvoir royal, sont l’archontat (domaine religieux et judiciaire) et la stratégie (domaine militaire). Néanmoins, les stratèges, fort de leur succès et du prestige qu’ils en retirent deviennent progressivement les véritables dirigeants de la 

La femme grecque au Gynécée

La femme athénienne ne doit même pas s'intéresser à ce qui se passe hors de sa maisonLe mariage ne met pas fin à la vie sédentaire et confinée des femmes. Certes, à Athènes, les gynécées ne sont pas pourvus de portes fermées à clef (sauf la nuit) ni de fenêtres grillagées, mais la coutume suffit pour retenir les femmes à la maison. Cette coutume est rigoureuse et s’exprime en formules impératives : « Une honnête femme doit rester chez elle ; la rue est pour la femme de rien. » On suspecte même celle qui s’attarde, par curiosité, à la porte de sa maison. Ce sont les hommes ou les esclaves qui, ordinairement, vont faire à l’agora les achats nécessaires à la vie quotidienne.
Cependant, il importe ici de distinguer les différentes classes sociales. Les Athéniens pauvres, qui ne disposaient que d’un logis exigu, permettaient plus facilement à leurs femmes de sortir. Celles-ci, d’ailleurs, étaient souvent contraintes de travailler dehors pour assurer la subsistance de la famille : nous savons, par exemple, que beaucoup d’entre elles se faisaient revendeuses sur le marché.
Au contraire, les Athéniens de la classe moyenne et ceux de la classe riche semblent avoir été beaucoup plus stricts sur ce point, mais aussi leurs femmes disposaient d’un plus vaste gynécée, et souvent d’une cour intérieure où elles pouvaient prendre l’air à l’abri des regards indiscrets.
Une femme, même appartenant à la bourgeoisie, avait, de temps à autre, un achat personnel à faire, vêtement ou chaussures, qui l’obligeait à sortir. Dans ce cas, elle était nécessairement accompagnée d’une suivante, c’est-à-dire de l’une de ses esclaves. Mais c’est surtout à l’occasion des fêtes de la cité et des événements familiaux que les femmes sont amenées à sortir de chez elles.
La femme ne doit même pas s’intéresser à ce qui se passe hors de sa maison : cela regarde l’homme, et lui seul. Elle n’a d’ailleurs pas souvent l’occasion de parler longuement à son mari, qui est presque toujours dehors et qui, semble-t-il, ne prend pas habituellement ses repas avec sa femme.
Quand un Athénien invite des amis chez lui, sa femme ne paraît pas dans la salle du festin, l’andrôn, sinon peut-être pour surveiller les esclaves qui servent le repas, et elle n’accompagne pas son mari quand il est lui-même convié par un ami. C’est seulement dans les fêtes de famille que les femmes se mêlent aux hommes.

Les couples dans la Grèce antique, des vies séparées

A Athènes il y avait généralement peu d'intimité entre les épouxA Athènes il y avait généralement peu d’intimité, peu d’échanges intellectuels, peu d’amour véritable entre les époux. Les hommes se recevaient entre eux et se rencontraient sans cesse à l’Agora, aux tribunaux, à l’assemblée et dans leurs affaires. Les femmes vivaient entre elles, de leur côté. Le gynécée était toujours bien séparé de l’andrôn.
Beaucoup d’Athéniens devaient avoir sur le mariage l’opinion qui sera aussi celle de Montaigne :
En ce sage marché, les appétits ne se trouvent pas si folâtres ; ils sont sombres et plus mousses. On ne se marie pas pour soi, quoi qu’on dise ; on se marie autant et plus pour sa postérité, pour sa famille… Aussi est-ce une espèce d’inceste d’aller employer à ce parentage vénérable et sacré les efforts et les extravagances de la licence amoureuse… Un bon mariage, s’il en est, refuse la compagnie de l’amour.
Seulement, ces besoins charnels et sentimentaux que l’Athénien ne satisfait pas chez lui, lorsqu’il ne voit en sa femme que la mère de ses enfants et la maîtresse de maison, il va les satisfaire au-dehors, auprès des garçons, auprès des courtisanes…
Ici, il convient pourtant de faire une distinction entre le Ve et le IVe siècle. La famille athénienne semble être restée solide pendant la plus grande partie du Ve siècle, mais la guerre du Péloponnèse, qui dura trente ans et fut atroce, provoqua de grands changements dans les mœurs.
Beaucoup de femmes prirent des habitudes plus libres, à l’instar des femmes spartiates, qui vivaient beaucoup moins recluses que les Athéniennes et se mêlaient bien davantage aux hommes, et ce désordre provoqua la création d’un magistrat spécial chargé de surveiller la conduite des femmes et surtout leur luxe, dont Solon s’était déjà préoccupé autrefois ; ce magistrat s’appelait le gynéconome.
Quant aux hommes, cette interminable guerre les éloignait constamment de leurs femmes et de leurs foyers, et ils hésitèrent moins à donner libre cours à leurs appétits. Un plaideur déclara un jour en plein tribunal :
Nous avons les courtisanes en vue du plaisir, les concubines pour nous fournir les soins journaliers, les épouses pour qu’elles nous donnent des enfants légitimes et soient les gardiennes fidèles de notre intérieur.
Il semble qu’au IVe siècle beaucoup d’Athéniens aient eu une concubine (pallakè) sans renvoyer pour autant leur femme légitime. Ces concubines, qui pouvaient être soit des Athéniennes, soit des esclaves, soit des étrangères libres, jouissaient-elles d’une situation légale et publiquement reconnue ? On en peut douter d’après les plaidoyers qui nous parlent d’elles. Mais les mœurs, sinon les lois, étaient fort tolérantes à leur égard, et nombre d’Athéniens semblent avoir été pratiquement bigames.

Le sujet qui fâche !

La jeune Athénienne était élevée comme le furent nos « oies blanches » du XIX° siècle. Elle apprenait les travaux ménagers, juste assez de calcul pour tenir ses comptes et un peu la musique pour charmer son époux.

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