L’avortement et l’homosexualité sont passibles de la peine de mort à partir de 1943.
Les femmes, enfin ramenées à leur condition idéale de mère et d’épouse, de fille mère et de fiancée, une lutte sans merci s’engagea contre l’homosexualité, la prostitution et l’avortement.
Dès les débuts du régime, la publicité pour les contraceptifs fut interdite. Les cliniques pratiquant les avortements durent fermer leurs portes et les interruptions de grossesse chez les femmes allemandes de race aryenne furent considérées comme des actes de sabotage contre l’avenir racial de l’Allemagne, et punies en tant que tels.
Dans la République de Weimar, l’avortement coûtait à son auteur une amende de quarante marks au maximum. Les tribunaux nazis, eux, infligèrent aux médecins coupables une peine variant entre six et quinze ans d’internement, que le condamné passait en général dans un camp de concentration. Les sentences étaient parfois plus sévères. Ainsi, en pleine guerre, le 8 septembre 1943, un médecin, le docteur Aloïs Geiger, fut condamné à mort pour avoir tenu des propos défaitistes devant une… femme enceinte.
Là encore, la « persuasion » porta ses fruits. De près d’un million d’avortements pratiqués annuellement avant 1933, le chiffre des interruptions de grossesse tomba à moins de deux cent mille en 1938. Les statistiques officielles les classaient d’ailleurs toutes sous la rubrique « fausses couches ».
La campagne contre l’homosexualité fut également entreprise dès 1933. A l’aide de films de propagande savamment dosés, de discours à la jeunesse, de décrets et d’actions de répression organisées par le parti, « l’assainissement » de l’Allemagne fut entrepris, comme le reste, sur une grande échelle. Mais davantage, certainement, que par leur comportement, ces « délinquants » choquaient les moralistes du régime par le manque d’enfants qui résultait de leur conduite.
C’est dans les rangs de la SS que la guerre contre les homosexuels se déchaîna avec le plus de violence. La campagne atteignit son apogée lorsque Himmler publia, le 15 novembre 1941, un décret précisant que « tout SS ou membre de la police qui entretiendrait des relations sexuelles avec un autre homme serait puni de la peine de mort ».
Considérés comme asociaux, les délinquants, du moins ceux qui échappèrent à la peine de mort, se retrouvèrent, dans leur grande majorité, derrière les barbelés des camps de concentration.