Chambre funéraire du tombeau de Toutankhamon

Quand on ouvre cette pièce, ce sont quatre chapelles, emboîtées les unes dans les autres, qui protègent un sarcophage de quartzite dans lequel se trouvent deux autres sarcophages de bois dorés et un en or massif (110 kg !). A l’intérieur de ce dernier, se trouve la momie avec son masque d’or.

Il a fallu dix ans à Howard Carter pour inventorier le contenu de la tombe KV62. Voici quelques-uns des milliers d’objets qui racontent le quotidien de Toutankhamon.
Plumier grande classe.
La tombe contenait 15 palettes de scribes de différentes tailles, dont quelques-unes portables. Des encres sont encore présentes sur certaines palettes. Toutankhamon a sans doute utilisé des pinceaux pour tracer des hiéroglyphes et pour peindre.

Le sarcophage du tombeau de Toutankhamon

Ouverture du sarcophage du tombeau de ToutankhamonLa tombe fut la première tombe royale égyptienne découverte avec un ensemble funéraire en grande partie intact. Il fallut près de trois mois à l’équipe de Carter pour démanteler l’emboîtement de chapelles contenant le sarcophage du roi. Le couvercle enlevé apparaît un deuxième sarcophage, puis un troisième entouré d’un voile de lin rouge. Carter ayant ôté ce voile, s’arrête, comme frappé de stupeur. Ce sarcophage est en or

Témoignage d'Howard Carter

Le reliquaire du tombeau de Toutankhamon

A côté du reliquaire, vers l’est, il y avait deux portes massives, à deux battants, fermées par des verrous d’ébène encastrés dans des gâches de cuivre, dont les panneaux étaient décorés de figures étranges, des démons sans tête, gardiens des cavernes infernales.
Devant ces portes, un merveilleux lampadaire, à trois branches, taillé dans un bloc de calcite translucide, représentant trois fleurs de lotus, dont les tiges et les feuilles se réunissaient à la base pour former le pied…
Devant, contre le mur oriental, nous trouvâmes l’oie sacrée d’Amon vernie de noir et emmaillotée dans du lin. Derrière, deux corbeilles d’osier, assez abîmées, et une jarre de vin sur laquelle nous pûmes lire :
Année 5, vin de la maison de (?) Tout Ankh Amon, provenant de la rivière occidentale, don de Kha, chef des vignerons.
Par terre, entre le reliquaire et le mur septentrional, il y avait les rampes magiques qui devaient pousser la barque royale à travers les eaux de l’au-delà…
Quand nous retirâmes les verrous d’ébène des reliquaires, les portes s’ouvrirent aussi facilement que si elles avaient été fermées la veille ; nous découvrîmes alors un deuxième reliquaire semblable au premier, mais avec des incrustations bleues.
Les portes aussi en étaient verrouillées, mais elles présentaient un sceau intact avec le nom de Toutankhamon, et le chacal couché sur les neuf ennemis de l’Egypte.
Sur le reliquaire il y avait un drap mortuaire en lin. Ce drap mortuaire, bruni par le temps, était toujours étendu sur ses étranges supports de bois, alourdi par le poids des marguerites de bronze dorées qu’on avait cousues sur le tissu.
Le reliquaire brillant de tout l’éclat de son or était décoré de scènes gravées, extraites du Livre des morts, destiné à guider le défunt dans la vie future, où l’on trouve décrits les chemins à suivre et les maléfices à éviter au cours du voyage souterrain. Devant ce drap mortuaire nous ne pûmes douter d’avoir découvert le corps d’un roi. Le sceau intact qui se trouvait sur la porte fermée du reliquaire nous fournissait les renseignements que nous cherchions. Il s’agissait maintenant de savoir si les pillards qui s’étaient introduits dans l’Antichambre, l’annexe, la Chambre funéraire et le magasin, avaient trouvé le roi.
Le reliquaire était intact, les sceaux d’origine n’avaient pas été violés, donc les voleurs n’étaient pas allés jusque-là. Nous étions sûrs désormais que nul avant nous n’avait pénétré à l’intérieur du reliquaire et que ce que nous touchions ne l’avait pas été depuis l’inhumation du jeune roi, il y a près de trois mille trois cents ans.
Des deux côtés, entre les deux reliquaires, entassés ‘ dans les coins, il y avait de nombreuses massues de cérémonie, des bâtons, des récipients, des arcs, et certains de ces objets étaient soigneusement enveloppés dans du lin.
Ce qu’il y avait de plus remarquable peut-être, c’étaient les bâtons d’or et d’argent faits de deux minces flèches tubulaires qui supportaient deux statuettes du jeune monarque, coulées dans les mêmes métaux et ciselées…
Les portes du deuxième reliquaire étaient verrouillées en haut et en bas, une corde les attachait qui était elle-même tenue par des crampons et scellée.
Ce sceau, en argile, était intact. Il portait l’empreinte de deux sceaux différents : sur l’un, on pouvait voir le patronymique de Toutankhamon, Kherperuneb-Rè, au-dessus du chacal sur les neuf ennemis ; sur l’autre, le signe de la Nécropole royale, c’est-à-dire toujours le chacal sur les neuf ennemis, sans autre précision.
Là nous eûmes beaucoup de chance car derrière ces deux sceaux, rien n’avait été touché depuis l’inhumation royale. Avec le plus grand soin, nous desserrâmes les cordes, écartant les battants des portes qui nous découvrirent un troisième reliquaire également scellé et inviolé, dont les sceaux étaient identiques à ceux du précédent.
A ce point de notre entreprise, nous comprîmes qu’il allait être possible, après ouverture des nouvelles portes, de découvrir des secrets si jalousement gardés par les sarcophages durant des siècles. Aussitôt je décidai qu’il en serait fait ainsi. C’était un moment exaltant, après tant d’efforts, et il devait être inoubliable. Ce qui allait nous être révélé, aucun homme de notre temps ne l’avait jamais soupçonné.
Maîtrisant mon émotion, je coupai soigneusement la corde, enlevai les sceaux précieux, tirai les verrous et j’ouvris les portes ; c’est alors que je découvris un quatrième sarcophage dont la décoration était semblable à celle du précédent, mais d’une exécution plus sûre encore.
Le moment décisif était enfin arrivé. Quelle minute pour l’archéologue ! Que cachait ce quatrième sarcophage ?
De plus en plus fiévreux, je tirai les verrous des dernières portes qui n’étaient point scellées ; elles s’ouvrirent lentement, et il n’y avait là qu’un immense sarcophage intact, en quartz jaune, dont le couvercle avait été rabattu et fixé par des mains pieuses. Nous étions éblouis par l’éclat métallique de tous ces reliquaires dorés qui entouraient et protégeaient le sarcophage. Notre attention fut particulièrement attirée par la main et l’aile d’une déesse sculptée, étendue comme pour écarter les intrus. C’était un beau symbole. Il exprimait la fidélité parfaite et la tendre sollicitude que portait à son roi bien-aimé ce peuple vieux de trente siècles.

Le cercueil de Toutankhamon

Intérieur du cercueil de ToutankhamonLes poumons, le foie, l’estomac et les intestins ont été retirés et embaumés séparément, puis bandés et placés dans quatre coffrets en or massif. Les organes étaient placés à l’intérieur de vases en albâtre fermés par des têtes de roi, eux-mêmes placés dans un coffret en albâtre sculpté à l’effigie des déesses protectrices. Le sarcophage massif ne fut pas retiré de la tombe et demeure toujours dans la chambre funéraire du roi. A l’intérieur de ce cercueil en or, la momie de Toutankhamon repose où elle fut enterrée il y a quelque 3 000 ans.

Témoignage d'Howard Carter

Dans le sarcophage de ToutankhamonNous pouvions maintenant tirer parti de notre expérience pour concevoir clairement ce qui nous restait à faire : il fallait démonter les trois reliquaires qui restaient et les retirer de la tombe avant d’aborder les problèmes du sarcophage.
La poulie qui devait soulever le couvercle du sarcophage était en place, je donnai le signal de l’opération.
Dans un silence quasi religieux, la lourde dalle, brisée en deux, dont le poids dépassait 1 250 kg s’éleva de terre. La lumière éclaira le sarcophage. Et ce que nous vîmes nous intrigua fortement.
C’était un peu décevant. L’intérieur était garni de fins linceuls de lin. Le couvercle était toujours suspendu à mi-hauteur.
L’un après l’autre nous déroulâmes les linceuls et comme nous arrivions au dernier, un cri d’émerveillement sortit de nos lèvres : tout l’intérieur du sarcophage était rempli par l’effigie du jeune roi, effigie dont la facture était tout simplement admirable.
C’était le couvercle d’un merveilleux cercueil anthropoïde long de 2 m 10, qui reposait sur une bière basse en forme de lion ; sans aucun doute il s’agissait du premier d’une série de cercueils engagés les uns dans les autres et renfermant les restes du roi. De part et d’autre de ce merveilleux monument, il y avait deux déesses ailées, Isis et Neith qui avaient gardé l’éclat du premier jour. Ajoutez à cela que les mains et la tête du roi étaient traités en or massif délicatement sculpté en ronde bosse, tandis que toute la décoration était exécutée en bas-relief.
Le résultat dépassait tout ce que nous avions pu imaginer. Dans les mains croisées sur la poitrine, étaient serrés les emblèmes royaux, la crosse et le fléau, incrustés de faïence bleue. Le visage et les traits étaient délicatement modelés sur des feuilles d’or. Les yeux étaient d’aragonite et d’obsidienne ; les sourcils et les paupières de lapis lazuli.
Tandis que le reste du cercueil était recouvert de motifs d’or brillant en forme de plumes, le visage et les mains paraissaient d’une autre nature et l’or qui figurait la chair nue était d’un alliage différent, comme pour donner l’impression du gris de la mort.
Sur le front du jeune monarque il y avait deux emblèmes merveilleusement incrustés et qui représentaient le cobra et le vautour, symboles de la Haute et de la Basse Egypte ; mais ce qui nous toucha surtout par sa tendre simplicité, c’est la petite couronne de fleurs qui entourait, ces emblèmes.
Il nous plut de penser que c’était là le dernier adieu de la veuve royale à son époux.
Parmi ces splendeurs royales, toute cette magnificence déployée, et tout cet or, rien n’était plus beau que ces quelques fleurs fanées qui avaient gardé un peu de leurs fraîches couleurs. Ces fleurs disaient : trois mille trois cents ans, ce n’est qu’hier. Cet humble message de la nature apparaissait comme un lien entre le passé et le présent.
Ainsi, si nous étions allés de l’escalier au corridor, de l’Antichambre à la Chambre funéraire, si nous avions vu les reliquaires dorés et les sarcophages majestueux, c’était pour admirer enfin le trésor que tout cela renfermait : un cercueil enchâssé d’or, figure grisante du jeune roi, symbole d’Osiris, et dans le regard serein, nous découvrions l’antique foi de l’homme dans son immortalité.

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Le saviez-vous ?

Les sandales royales
Howard Carter a retrouvé 81 paires de sandales dans la tombe de Toutankhamon. De tailles enfant et adulte. Certaines sont en cuir, ornées d’or et de bijoux, mais la plupart sont confectionnées en feuilles de palme et de lotus. Quelques-unes semblent avoir été conçues pour s’adapter à un pied bot.

Le saviez-vous ?

Tout confort…
Dans la tombe, huit repose-tête ont été trouvés par Carter. Sur celui-ci, en ivoire, Shou, le dieu de l’Air, soutient la tête royale endormie. A ses côtés, deux lions montent la garde. Pour les rendre plus confortables, les repose-tête étaient généralement drapés dans des étoffes précieuses.

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