L’excès et la surcharge sont exclus même si les coiffure étaient parfois de véritables compositions avec jeux de mèches nattée ou ondulées de différentes manière: ornées de rubans et de fleurs. Les perruques, courtes ou longues et bouclées, se portaient souvent.
Un autre élément de parure de la chevelure, que portaient seulement les enfants, était une espèce de barrette ronde ou d’agrafe retenant ces couettes qui accentuaient leur jeunesse. Ce genre de bijoux devait être à la mode depuis les temps les plus reculés, mais c’est seulement sous le Nouvel Empire qu’ils sont représentés avec précision, et ils sont davantage élaborés à mesure que croît l’âge de la personne. Sur les peintures qui ornent leurs tombeaux, les fils de Ramsès III sont représentés portant une ou plusieurs barrettes retenant leurs
couettes.
La femme égyptienne, dans son indéniable désir de plaire, apporte aussi un soin tout particulier à sa coiffure. Qu’elle les retienne avec des rubans, des bandeaux ou des tresses, ses cheveux sont extrêmement soignés. Dans certains textes du Nouvel Empire, on s’aperçoit ainsi que la perruque a très nettement une connotation érotique. La retirer est une invitation à la relation amoureuse.
Au fil des modes, la perruque va se sophistiquer, avec des coiffures de plus en plus élaborées, des arrangements de différentes sortes de nattes. Etre perruquier était alors tout un art. On a retrouvé à Deir el-Bahari, un atelier avec un repose-perruques et des coiffures en fibres végétales ou en vrais cheveux collés avec de la cire.
La perruque, parce qu’elle a pour fonction de protéger du soleil, est un élément constitutif du vêtement égyptien tant masculin que féminin. Peut-être afin d’éviter la vermine, l’habitude est de couper les cheveux court (également pour les femmes, du moins à certaines époques), voire de se raser complètement le crâne, et de porter perruque. Celle-ci est généralement faite de cheveux naturels, les formes et les styles variant au gré de la mode: on a retrouvé dans certaines tombes ramessides des perruques frisées au volume et à la coupe impressionnants.
Un autre moyen d’orner sa chevelure était de porter des éléments de parure comme ceux que révèlent les monuments du début du Moyen Empire dont certains échantillons furent retrouvés parmi les sépultures de Senebtisi et de la princesse Sit-Hathor-Yunet. Le premier comptait quatre-vingt-dix-huit rosettes, des feuilles d’or laminées, réparties à intervalles réguliers sur les torsades de ses cheveux ou de sa perruque. La princesse possédait une grande quantité de petits éléments tubulaires en or de deux tailles différentes qui pouvaient être enfilés sur ses tresses, offrant l’aspect d’un damier, ce qui donnait l’impression d’une véritable résille en or recouvrant les cheveux. De semblables tubes faisaient aussi partie du trésor de Dahchour.
Parmi les ornements de la chevelure on peut inclure le nekhau, sorte de pendentif fétichique en forme de poisson, qui était attaché à une mèche de cheveux sur le côté de la tête des enfants, et qui devait certainement les préserver de la noyade. Le nekhau était d’habitude en pierre verte ; un célèbre conte égyptien décrit la consternation que provoqua un jour la chute dans l’eau du poisson-pendentif porté par l’une des jeunes filles qui, en ramant, promenaient en barque le roi Sneferu sur son lac d’agrément.