Mort de Manon Roland, l'égérie du parti Girondin

Manon Roland, une des figures de la Révolution française, égérie des Girondins, fut jugée et condamnée à mort par un tribunal révolutionnaire le 8 novembre 1793.

Le rôle politique du premier plan de Manon Roland

Le 23 mars 1792, monsieur Roland est nommé ministre de l’Intérieur. Devenue l’égérie d’un groupe informel qu’on appellera par la suite girondin, Manon commence à jouez dans son ombre un rôle politique de premier plan. Elle dicte par exemple a son ministre de mari les remontrances qu’il adresse au roi lorsque celui-ci refuse d’approuver les décrets contre les prêtres réfractaires.
Monsieur Roland est renvoyé le 13 juin, puis réintégré après la chute de la monarchie, le 10 août. Deux fois par semaine, sa femme offre des dîners à l’hôtel du ministère. Les massacres de septembre la révoltent et ses protestations lui valent la haine des Montagnards. Danton, quelle déteste avec une obstination imprudente, vise directement la reine des Girondins, lorsqu’il proclame à l’Assemblée : Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leurs femmes. Lorsque Roland démissionne, le couple pense s’éloigner de la politique, las des luttes de pouvoir Mais, le 31 mai 1793, les Girondins sont évincés de l’Assemblée. Un décret d’arrestation est lancé contre Roland, qui réussit à fuir la capitale in extremis. Manon court aux Tuileries pour parler en son nom devant l’Assemblée. Elle est arrêtée dans la foulée.

Condamnée, Manon Roland en appelle à l'impériale postérité

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Incarcérée à la prison de l’Abbaye, mais sachant son mari en sûreté, elle ressent sa propre arrestation avec fatalisme. Transférée à la Conciergerie, elle y reste cinq mois, respectée par ses geôliers. Elle est bien décidée à faire à la République l’offrande de son courage. Le matin du 8 novembre 1793, elle parait devant le tribunal révolutionnaire toute vétue de blanc. Elle est conduite au supplice le soir même. Plusieurs témoins rapportent qu’ayant gravi les marches de l’échafaud, madame Roland se serait tournée vers une statue de la liberté, qui était érigée a remplacement de l’obélisque, sur l’actuelle place de la Concorde, et aurait prononcé ces mots : ô Liberté, que de crimes commis en ton nom !
En ce temps où les exécution capitales sont quotidiennes, la sienne passe presque inaperçue. A la nouvelle de sa mort, deux jours plus tard, monsieur Roland quitte la maison ou il se cachait entre Rouen et Paris, et se poignarde sous un arbre. On trouve sur lui son nom et ces mots, en guise d’épitaphe : Respectez les restes d’un homme vertueux.

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La petite histoire
L'ultime prière !

Du haut de la charrette qui la conduisait à l'échafaud, Manon, debout, impassible, les cheveux coupés et les épaules dénudées, dominait le sinistre cortège qui l'accompagnait avec sur les lèvres un ineffable sourire qui, selon les témoins, ne la quitta plus.
Alors que la foule lançait :
«A la guillotine, à la guillotine!» aux condamnés, parmi lesquels on pouvait compter l'ex-directeur de fabrication des assignats, effondré, Manon rétorqua sans hausser le ton : « J'y vais, j'y vais. »
Au pied de l'échafaud, elle pria le bourreau d'accéder à sa dernière volonté : « Faites que cet homme soit exécuté le premier. Je ne voudrais pas lui imposer le spectacle de ma tête lorsqu'elle tombera. Vous ne pouvez pas refuser à une femme cette ultime prière. »

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