L'objectif est de bombarder la ville de Krefeld

Et voici, reconstituée minute par minute grâce aux comptes rendus méticuleux de Luftwaffe, l’histoire du dernier vol d’un bombardier de la R. A.F., le Stirling BK-71.

Objectif; bombardement de la ville allemande de Krefeld

Bombardement de la ville de Krefeld en 1943

En bordure de la Ruhr, non loin de la frontière hollandaise, se trouve la ville allemande de Krefeld. Célèbre depuis le XVIIe siècle pour ses filatures de soie créées par les huguenots français, elle comporte également des usines de petite mécanique, des fabriques de savon et un important centre de produits chimiques. Peuplée de 150 000 habitants, elle peut être comparée à une ville comme Rennes. Tel était l’objectif qui, pour la nuit du 21 au 22 juin 1943, avait été attribué à 705 bombardiers de la R.A.F.
C’était un raid comme tant d’autres. Le signal de l’attaque devait être donné à 1 h 27 par un « Mosquito » des pathfinders (avions chargés de trouver et de jalonner l’objectif). L’équipage de ce « Mosquito » disposait de l’Oboe, procédé extrêmement précis qui permettait de diriger jusqu’à la cible un avion à haute altitude. Deux stations au sol, en Angleterre, étaient nécessaires pour mener à bien le bombardement Oboe : l’une, « chat », qui fixe la route de l’avion, l’autre, « souris », qui donne le signal du largage des bombes. Le « Mosquito » emportait ce soir-là quatre bombes éclairantes d’un nouveau modèle particulièrement efficace, qui n’était utilisé que depuis une semaine. Ces « marqueurs d’objectif » tombaient d’abord comme des bombes ordinaires, puis, arrivés à 300 mètres du sol, explosaient en une soixantaine de petits projectiles incendiaires qui, au moment où ils touchaient le sol, formaient un cercle de lumière rouge, brillant et inextinguible, d’environ cent mètres de diamètre. Les foyers brûlaient à peu près trois minutes. Pour le raid sur Krefeld, prévu pour durer 53 minutes, il avait donc fallu relayer le « Mosquito », premier marqueur, par une série de pathfinders. Au total, 85 appareils furent chargés du marquage, dont un bon nombre de quadrimoteurs qui, en plus des bombes éclairantes, transportaient leurs propres bombes explosives.

A 1 h 32, cinq minutes exactement après le lâcher des premiers marqueurs, la première vague de bombardiers — 104 « Lancaster » aux mains d’équipages sélectionnés — laissait tomber ses projectiles sur les cercles de feu qui signalaient l’objectif au sol. Le reste — soit 516 bombardiers — devait suivre en quatre vagues distinctes.
Les équipages avaient reçu l’ordre de faire tout leur possible pour voler bien régulièrement en un flot continu de façon à neutraliser au maximum la chasse adverse tout au long du parcours. Le défilé de 705 avions en 53 minutes au-dessus de l’objectif représente un passage de 14 appareils à la minute. Étant donné que chaque interception d’un chasseur allemand guidé par radar demandait environ dix minutes et qu’une station au sol ne pouvait prendre en charge qu’un seul chasseur à la fois, la tactique de la concentration devait considérablement favoriser les Britanniques.

Carte et Résumé du reportage

Un défilé de 705 bombardiers en 53 minutes va sur Krefeld
Derniers articles
Le bombardier, les hommes et la mission
Raid de Bombardier contre la ville de Krefeld en 1943
Condamnée, Manon Roland en appelle à l'impériale postérité
Mort de Mme Roland, l'égérie du parti Girondin
Les derniers moments de Madame du Barry
Les derniers moments de la princesse de Lamballe
Mort de la princesse de Lamballe
Dernières catégories
defaite-intro
La défaite de la France en 1940
La porteuse de pain et sa voiturette
Les métiers oubliés
intro-question-noire
La question noire aux Etats-Unis
intro-dictateurs
Les dictateurs du XXe siècle
Articles populaires
Rosa Parks refuse de céder sa place à Montgomery
Rosa Parks refuse de céder sa place ce 1er décembre 1955
Les chambres des domestiques
Les conditions de travail des bonnes à tout faire
es milliers de Berlinois au désespoir se rassemblent, à la limite des secteurs, devant ce rempart qui, pour n’être encore composé que de barbelés et de chevaux de frise, ressemble déjà à un mur
La construction du mur de Berlin
Entrés dans Nankin le 13 décembre, les soldats japonais pillent, violent et tuent sans qu’à aucun moment leur commandement cherche à limiter leurs débordements
Le massacre de Nankin en décembre 1937