Les Anglais reculent à la bataille de Waterloo

Au lieu de battre en retraite devant les Prussiens en approche, Napoléon ordonne à ses hommes de tout faire pour capturer La Haie-Sainte.
Les Français donnent tout ce qu’ils ont. La Grande Batterie pilonne l’ennemi et finalement la ferme stratégique tombe aux mains des Français. Le pari de Napoléon semble avoir payé. Les tentatives de Wellington pour reprendre le bastion sont repoussées et l’artillerie française est rapidement amenée en position près de la ligne centrale de Wellington.
Tout dépend de l’heure d’arrivée des Prussiens. Wellington sait que sans eux, la bataille est perdue. Napoléon en est également conscient. Ses hommes sont éparpillés et fatigués. Quand le Maréchal Ney demande des renforts pour porter le coup fatal, Napoléon lui aurait lancé « Des troupes ? Où voulez-vous que j’en prenne!

La prise de la Haie Sainte pendant la bataille de Waterloo

Vers six heures, au moment où les divisions Foy et Bachelu s’avançaient vers le plateau, l’empereur parcourait la ligne de bataille sous une pluie d’obus et de boulets. Napoléon envoya l’ordre à Ney de s’emparer coûte que coûte de la Haye-Sainte. C’est une nouvelle proie désignée au maréchal, une nouvelle occasion de trouver la mort.
Il accourt, entraîne le 13e léger et le jette contre la ferme. Les balles, tirées à dix mètres, à cinq mètres, à bout portant, clairsement les assaillants. Des soldats cherchent à désarmer les Allemands en empoignant les canons des fusils dont l’extrémité dépasse les meurtrières. En un instant soixante-dix Français tombent au pied du mur de l’est. Leurs camarades montent sur le tas pour escalader le faîte du mur d’où ils fusillent dans la cour les chasseurs de Baring ; d’autres se hissent sur le toit de la grange.
Le lieutenant Vieux, du génie, frappe la porte charretière à grands coups de hache. Il reçoit une balle au poignet, une autre dans l’épaule. La hache passe de mains en mains, la porte cède enfin, et le flot fait irruption dans la cour. Acculés aux bâtiments, n’ayant plus de cartouches, les Allemands se défendent à l’arme blanche. Le major Baring, avec quarante-deux hommes perce la masse des assaillants et regagne Mont-Saint-Jean.

Les anglais et les Français se fusillent à travers les haies

Les Anglais reculent à la bataille de Waterloo en 1815

Ney fait aussitôt établir une batterie à cheval sur un monticule près de la Haye-Sainte et pousse un régiment sur la sablonnière qu’abandonne de nouveau le 95e anglais. De ces deux positions, les canonniers tirent à moins de 300 mètres, les tirailleurs à moins de 80 sur le centre même de la ligne ennemie.
Soutenus par ce feu qui fait brèche, les débris des divisions Allix, Donzelot et Marcognet montent des deux côtés de la ferme jusqu’au chemin d’Ohain. On se fusille à travers les haies, pardessus les berges, on s’aborde à la baïonnette. Ompteda, avec les 5e et 8e bataillons de la Légion Germanique, opère sur la grande route une contre-attaque qui réussit d’abord. Une balle le jette mortellement blessé à bas de son Cheval. Le 5e bataillon se replie. Le 8e, qui est plus en avant, est exterminé par un escadron de cuirassiers. Son drapeau est pris ; son chef, le colonel Schrader, est tué ; trente hommes seulement échappent aux sabres.

Wellington devenait anxieux malgré l'arrivée des prussiens

Le centre gauche ennemi tient ferme ; mais, à l’extrême gauche, les Nassaviens du prince de Saxe-Weimar se laissent, pour la seconde fois, débusquer de Papelotte par la division Durutte, et, au centre droit, les Anglo-Alliés sont ébranlés, à bout de résistance. Les munitions s’épuisent, des pièces sont démontées, d’autres sans servants. A l’arrière, les fuyards se multiplient. Le régiment des hussards Cumberland tout entier tourne bride, colonel en tête, et détale au grand trot sur la route de Bruxelles.
Partout les rangs s’éclaircissent, les blessés étant nombreux et nombreux aussi les hommes qui s’éloignent sous prétexte de les porter aux ambulances. Il y a du désordre même dans l’intrépide brigade Colin Halkett, où un bataillon se trouve commandé par un simple lieutenant. On envoie prudemment sur les derrières les drapeaux du 30e et du 73e.

Malgré son assurance accoutumée, Wellington devenait anxieux. Il voyait bien les masses noires de Blücher déborder le flanc de l’armée française, mais lui-même restait sans soutien. On l’entendit murmurer : « Il faut que la nuit ou les Prussiens arrivent ! ». Mais sa résolution ne faiblissait pas. Des officiers arrivaient de tous côtés pour lui exposer la situation désespérée où l’on se trouvait et lui demander de nouveaux ordres. Il répondait froidement : «  Il n’y  d’autre ordre que de tenir jusqu’au dernier homme. »
Le flottement et le léger recul de la ligne ennemie n’avaient pas échappé au maréchal Ney. Mais ses soldats étaient aussi épuisés que ceux de Wellington. Il eût suffi, il le sentit, de quelques troupes fraîches pour les ranimer, les entraîner et vaincre la dernière résistance des Anglais. Il envoya le colonel Heymès demander à l’empereur un peu d’infanterie  » Des troupes ! s’écria Napoléon ! Où voulez-vous que j’en prenne ? Voulez-vous que j’en fasse ? « 

La prise de Plancenoit par la vieille Garde

L’empereur avait encore huit bataillons de la vieille garde et six bataillons de la moyenne garde. Si, à l’instant, il en eût donné la moitié au maréchal Ney, on peut croire que ce renfort aurait enfoncé le centre ennemi. Mais Napoléon, sans réserve de cavalerie, ne croyait pas avoir trop de tous ses bonnets à poil pour conserver sa propre position. Le moment n’était pas moins critique pour lui que pour Wellington. Sous une troisième poussée de tout le corps de Bülow, Lobau pliait, et la jeune garde, après une défense acharnée, se laissait arracher Plancenoit. Derechef, les boulets des batteries prussiennes labouraient le terrain près de la Belle­ Alliance.
Napoléon, déjà débordé sur son flanc, était menacé d’une irruption des Prussiens en arrière de sa ligne de bataille. Il fit former onze bataillons de la garde en autant de carrés et les établit face à Plancenoit, le long de la route de Bruxelles.  Les généraux Morand et Pelet reçurent l’ordre de reprendre Plancenoit avec le 1er bataillon du 2e grenadiers et le 1er du 20e chasseurs.

Tambour battant, ces vieux soldats marchent au pas de charge, en colonnes serrées par peloton. Ils dépassent la jeune garde que rallie Duhesme, abordent Plancenoit sur deux points, y pénètrent sans daigner tirer un coup de fusil, renversent, broient et refoulent la masse des Prussiens. L’attaque est si impétueuse qu’en vingt minutes tout le village est nettoyé. Leurs baïonnettes rouges de sang, les grognards débouchent au dos des fuyards, les poursuivent six cents mètres et les repoussent sur le coteau opposé. La jeune garde seconde ce mouvement ; elle occupe de nouveau Plancenoit. Lobau, aux prises avec les divisions Hacke et Losthin, regagne du terrain.

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