L'exclusion des juifs et les lois de Nuremberg

Le 15 septembre 1935, trois textes sont adoptés. La première Ioi impose les couleurs du parti nazi. La deuxième, sur la citoyenneté, restreint le bénéfice des droits politiques et civiques aux seuls individus d’ascendance allemande ou apparentée . Les juifs sont donc désormais des étrangers en leur pays.

Les jeux olympiques de 1936

Les Jeux olympiques qui eurent lieu à Berlin en août 1936 donnèrent aux nazis une merveilleuse occasion d’impressionner le monde avec les réalisations du Troisième Reich, et ils en tirèrent le maximum. Les pancartes Juden unerwuenscht (Juifs indésirables) furent retirées sans fracas des magasins, des hôtels, des brasseries et des lieux publics, la persécution des Juifs temporairement arrêtée et le pays prit son aspect le plus sage. Jamais encore on n’avait vu, dans des jeux précédents, une organisation aussi spectaculaire et un tel déploiement de réjouissances. Goering, Ribbentrop et Goebbels donnèrent des réceptions éblouissantes en l’honneur des visiteurs étrangers : la « Nuit Italienne » du ministre de la Propagande, sur le Pfaueninsel, près de Wansee, réunit plus de mille invités pour dîner dans un décor des Mille et Une Nuits. Les visiteurs, surtout ceux qui venaient d’Angleterre et d’Amérique, furent très impressionnés par ce qu’ils virent : un peuple apparemment heureux, sain, uni sous Hitler… tableau très différent, dirent-ils, de celui que leur avaient peint les correspondants de leurs journaux à Berlin.
Et cependant, sous la surface, dissimulée aux touristes durant ces splendides journées de fin d’été des Jeux olympiques de Berlin, ignorée de la plupart des Allemands ou acceptée par eux avec une étonnante passivité, une transformation dégradante de la vie allemande semblait se produire… aux yeux d’un étranger tout au moins.

Les Juifs hors la loi après les lois de Nuremberg

Les Juifs hors la loi après les lois de Nuremberg

Il n’y avait rien de caché, bien sûr, dans les lois décrétées par Hitler contre les Juifs, ni dans la persécution, inspirée par le gouvernement, de ce peuple infortuné. Les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935 privaient les Juifs allemands de leurs droits civiques et les réduisaient au rang de « sujets ». Elles interdisaient également le mariage entre Juifs et Aryens, ainsi que les relations extra-maritales entre eux, et elles n’autorisaient pas les Juifs à employer des domestiques aryennes de moins de trente-cinq ans. En quelques années, treize décrets additionnels à ces lois de Nuremberg allaient mettre les Juifs complètement hors la loi. Mais déjà, dès l’été de 1936, quand l’Allemagne, hôtesse des Jeux olympiques, enchantait les visiteurs de l’Ouest, les Juifs avaient été exclus soit par la loi soit par la terreur nazie (cette dernière précédant souvent la première) des emplois tant publics que privés, dans une telle proportion que la moitié au moins d’entre eux se trouvaient sans moyens d’existence. Dans la première année du Troisième Reich, en 1933, ils avaient été exclus de toutes les fonctions officielles et publiques, du journalisme, de la radio, de l’agriculture, de l’enseignement, du théâtre, du cinéma; en 1934, on les mit à la porte de la Bourse, et, bien qu’ils ne durent être légalement bannis du barreau, de la médecine ou des affaires qu’en 1938, ils ne pouvaient pratiquement déjà plus pénétrer dans aucun de ces domaines à la fin des quatre premières années du régime nazi.

Interdit aux Juifs

On leur refusait non seulement la plupart des commodités de l’existence, mais souvent aussi le nécessaire. Dans plus d’une ville, il était difficile, sinon impossible, à un Juif d’acheter de quoi manger. Il y avait, sur les portes de l’épicier, du boucher, du boulanger et du crémier, des pancartes qui disaient : « Interdit aux Juifs. » Dans nombre d’agglomérations, les Juifs ne pouvaient même pas se procurer de lait pour leurs jeunes enfants. Les pharmaciens ne leur vendaient pas de médicaments. Les hôtels refusaient de les loger pour la nuit. Et partout, où qu’ils aillent, il y avait les pancartes injurieuses « Cette ville est strictement interdite aux Juifs », ou « Les Juifs entrent ici à leurs risques et périls. »
Sur une route près de Ludwigshafen, à l’entrée d’un virage brusque, il y avait ce panneau « Attention! Virage dangereux! Juifs, 120 à l’heure».
Tel était le triste sort des Juifs vers l’époque où se tinrent en Allemagne les Jeux olympiques. Ce n’était que le début d’une route qui allait bientôt mener à leur extinction par le massacre.

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