La mort de Stofflet, général vendéen

Stofflet pensait finir sur l'échafaud. Il se trompait.

La mort de Stofflet fusillé à Angers

Le chevalier Charette avait trente-trois ans, le courage et la ruse d’une bête fauve habituée à déjouer la mort jour après jour. Mais ses troupes avaient fondu et la défection du comte d’Artois (novembre) a fait souffler un vent de découragement chez la plupart des Vendéens. Du jour au lendemain, Charette va se retrouver avec un millier de fidèles.
Les Vendéens n’y croyaient plus. Continuer la lutte par fidélité au roi ? Mais il se désintéressait de ses derniers défenseurs. Pour la religion ? Mais le général Hoche permettait désormais de pratiquer librement le culte, et lui-même poussait ses généraux à se montrer aux offices. Contre la conscription ? Mais Hoche l’avait fait lever. Alors, à quoi bon ! Même les prêtres vendéens déconseillaient la reprise des combats.
Des grands chefs de l’insurrection, il ne restait, en cet automne 1795, que les deux farouches ennemis, Charette et Stofflet. Tout les séparait, sauf le but de leur combat. Stofflet reprit les armes, le 26 janvier 1796 sur l’ordre du comte d’Artois, qui lui fut apporté avec le brevet de lieutenant général par le chevalier de Colbert. Comme Charette, il n’y croyait plus :
— Mes amis, déclara-t-il, nous marchons à l’échafaud ; mais c’est égal, vive le roi quand même !
Lui aussi espérait un prince. Gomme Charette il dut se contenter du brevet de général. Il ne put réunir plus de quatre cents hommes.
C’est à lui que Hoche va d’abord s’attaquer. Traqué dans ce Bocage qui est son royaume à lui. Stofflet se cache le 23 février 1 796 dans la ferme de la Saugreniere. Le bâtiment se trouve loin de toutes les routes, à l’abri de toute perquisition. Là, à la fin du jour, se tient une réunion entre l’ancien garde-chasse et cinq de ses fidèles, et des émissaires de la chouannerie mainiaute et normande. La rencontre a été organisée par l’abbé Bernier, futur négociateur du Concordat, qui saura bientôt faire comprendre à Bonaparte, à travers l’explication du combat des Vendéens, tout l’intérêt pour lui du rétablissement de la paix religieuse. A la nuit, on se sépare. Les conjurés s’éloignent en pataugeant dans la neige. A la ferme ne restent que Stofflet, son officier d’ordonnance Charles Lichstenheim, et quatre Vendéens.

A quatre heures du matin deux cents soldats et vingt-cinq cavaliers cernent la ferme. Qui a dénoncé Stofflet ? On ne le saura jamais. On a soupçonné l’abbé Bernier, sans preuves.
Stofflet pensait finir sur l’échafaud. Il se trompait. Il est fusillé à Angers, sur la place qui s’appelait le champs de Mars. C’est le 25 février, à neuf heures du matin. Il refuse le bandeau qui doit lui ceindre les yeux en disant :
Un général vendéen n’a pas peur des
balles.
Il commande le feu en criant
— Vive la religion, vive le roi !
Il s’écroule.

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