Belle trouvaille réalisée par les chasseurs d’épaves du Sea War Museum Jutland de Thyboron (Danemark): l’U-3523, un Type XXI, planté dans le sable à 45° par 123 m de fond dans le Skagerrak, détroit qui sépare la péninsule du Jutland et la Norvège.
La destruction du submersible était documentée: il a été coulé à la grenade par un B-24 britannique le 6 mai 1945. Personne n’avait cependant encore repéré ses restes et ceux des 58 membres d’équipage qu’ils abritent.
Contrairement à ce qui a été avancé pour faire mousser cette découverte, l’U-3523, détruit pendant une croisière d’entraînement, n’a jamais eu pour vocation de transporter Hitler en Amérique du Sud, un voyage en outre à portée de n’importe quel U-Boot. Mais il est vrai que le Type XXI le plus perfectionné construit pour la Kriegsmarine, est rare: seuls 118 ont été mis en service, 2 sont sortis au combat. Sans résultat.
Comment gagner la guerre sur mer
1941 Février : l’amiral sir Percy Noble est nommé commandant en chef des Western Approaches.
Mars : les trois meilleurs sous-mariniers allemands — Prien, Schepke et Kretschmer — sont éliminés.
Avril : le dépôt de carburant allié en Islande devient opérationnel.
Juin : le premier convoi allié escorté de bout en bout traverse l’Atlantique.
Décembre : avec l’entrée en guerre des U.S.A. commence une seconde « belle époque » pour les U-boote.
1942 Juin : les forces d’escorte américaines sont retirées de l’Atlantique.
Septembre : entrée en service du premier groupe de soutien britannique.
Novembre : l’amiral sir Max Horton succède à Noble.
1943 Mars : au cours d’un combat poursuite avec les escorteurs des convois HX-229 et SC-122, les U-boote coulent 21 navires en ne perdant qu’un des leurs. Mais, à la fin du même mois, les porte-avions d’escorte et les groupes de soutien entrent dans la danse après avoir participé à l’opération Torche.
Avril : les Allemands perdent 15 sous-marins pour 245 000 tonnes envoyées par le fond.
Mai : 20 U-boote sont détruits au cours d’attaques contré cinq convois. On ne déplore, ce mois-là, que 165 000 tonnes coulées, alors que l’Allemagne perd 40 submersibles.
Juin : les pertes des sous-marins sont plus lourdes : 17 U-boote envoyés au fond, pour 18 000 tonnes coulées. C’est la première fois que la balance penche en faveur des Alliés.
Si les U-Boote avaient pu couper les lignes de communication de l'Atlantique-Nord, ils auraient tout simplement paralysé l'économie britannique et empêché le transfert en Europe du corps expéditionnaire américain.
Les postes d’équipage se transformaient en piscines. Rien ne résistait aux coups de bélier d’une mer démontée. La chambre que je partageais avec deux autres aspirants était appelée non sans ironie « le cloaque ». Notre hublot n’était pas étanche ; sous les chocs répétés des vagues, l’eau s’infiltrait irrésistiblement par petits filets pour former une mare sans cesse en mouvement sous l’effet d’un éternel roulis ou tangage. Cette mare avait quelque chose de magique car elle allait dans tous les coins et recoins effectuant un sérieux nettoyage. Le cloaque méritait bien son nom avec ses loques, ses vomissures, ses suintements, son atmosphère chaude et humide et, en l’absence de ventilation, une insupportable odeur qui, en descendant du quart, me soulevait le cœur.
Pour faire face aux U-Boote, les Britanniques doivent s’adapter malgré des lacunes en navires et avions. Tandis que les convois vont grossir en taille, les escorteurs verront leur nombre s’accroître et leurs tactiques de combat se développer.
Parmi les 255 corvettes qui ont été construites pendant la guerre, la France Libre en a armé neuf : Mimosa et Alysse (qui n’avaient pas de radar et qui furent respectivement coulées par l’U-124 et l’U-654), Aconit (qui a coulé l’U444 et l’U-432), Lobélia (qui’ a coulé l’U 609), Renoncule, La Roselys, Commandant Détroyat, Commandant Drogou, Commandant d’Estienne d’Orves.
Avec trois U-Boote coulés pour neuf corvettes, la France Libre détient le record d’efficacité.