Les derniers moments de Camille Desmoulins

Du Palais-Royal, en juillet 1789, contre la Cour, à Germinal An II, compagnon
de Danton dans l’Indulgence, il a été la jeunesse de la Révolution.

Camille Desmoulins, guillotiné le 6 avril 1794

Les derniers moments de Camille Desmoulins

Élu député à la Convention par Paris, il siégea sur les bancs de la Montagne et devint le fer de lance de la lutte contre Brissot et ses amis girondins. Mais la condamnation de ceux-ci lui donna un choc. Trop généreux et trop chaleureux pour approuver les excès de la Terreur, il voulut ramener la Révolution dans la voie de l’indulgence. Celui qu’on peut considérer comme le meilleur journaliste de la Révolution, avec Hébert et Marat (en tout cas, le meilleur écrivain) fit paraître alors Le Vieux Cordelier. Dès lors, son ami Robespierre ne pouvait, et ne voulait plus, lui servir de bouclier. Dénoncé aux Jacobins à plusieurs reprises, Camille cessait la publication de son journal en décembre 1793 et il était arrêté, avec Danton, le 30 mars 1794 (10 Germinal An II).
Le 6 avril, il montait à la guillotine, au sortir du Tribunal révolutionnaire, où il venait de déclarer, à son interrogatoire d’identité, qu’il avait « l’âge du sans-culotte Jésus quand il mourut ». Il eut encore le chagrin d’apprendre que son épouse Lucile venait d’être arrêtée; leur petit Horace était encore un bébé. Condamnée sous le prétexte d’une « conspiration des prisons », la jeune femme montait à son tour sur l’échafaud, le 14 avril. Ils s’étaient aimés jusqu’à la fin.

Adieu, ma Lucite, ma chère Lolotte...

« Adieu, ma Lucite, ma chère Lolotte… »
Camille Desmoulins écrit le 4 avril, veille de son exécution, une dernière lettre qui va parvenir à sa Lucile tendrement aimée :
« Adieu, ma Lucile, ma chère Lolotte ! Ô ma chère Lucile, j’étais né pour faire des vers, pour défendre les malheureux, pour te rendre heureuse ! J’avais rêvé une république que tout le monde eût adorée ! Je n’ai pu croire que les hommes fussent si féroces et si injustes ! Ma Lucile, mon bon Loulou, vis pour Horace, notre fils, parle-lui de moi, tu lui diras ce qu’il ne peut entendre, et que je l’aurais bien aimé ! »

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