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Dix ans d'exode
de l'intelligentsia

L'exil des élites

«Hitler est mon meilleur ami », affirmait, dans les années trente, le directeur de l'institut des beaux-arts de l'université de New York, Walter Cook. «Il secoue l'arbre et c'est moi qui ramasse les pommes.»
Sigmond freud, fondateur juif de la psychanalyne, fuit l'Autriche avec sa fille Anna pour gagner la Grande-Bretagne via Paris, en juin 1938

La plupart des exilés étaient Juifs

Cook, farouchement antinazi, se félicitait de voir l'élite intellectuelle européenne fuir l'Allemagne, l'Italie fasciste et une Espagne déchirée par la guerre civile pour venir se réfugier aux États-Unis et se mettre au service d'institutions américaines. De 1930 à 1941, plus de 25 000 artistes, musiciens, savants et universitaires s'expatrièrent en Amérique; des milliers d'autres se réfugièrent en Grande-Bretagne.
La plupart de ces émigrés étaient des Juifs menacés dans leurs moyens d'existence, leurs biens et leur vie même par les régimes d'extrême droite et par les hommes de main de Hitler et de Mussolini. D'aucuns (communistes, socialistes et libéraux) partaient pour se soustraire au sort que ces régimes réservaient à leurs adversaires idéologiques. D'autres fuyaient pour préserver des principes artistiques ou intellectuels proscrits par le nazisme et le fascisme. Certains émigraient parce qu'un brillant avenir les attendait dans des pays ne demandant qu'à les accueillir, ou simplement pour poursuivre leur carrière sous des cieux que ne tourmentaient pas encore le terrorisme et la guerre.

Une perte incalculable pour l'Europe

Cet exode se traduisit par la perte incalculable pour l'Europe (et le gain précieux pour les États-Unis et l'Angleterre) d'éminentes personnalités comme le physicien Albert Einstein, le chef d'orchestre Arturo Toscanini et le romancier Thomas Mann. On en mesure encore mieux l'impact historique quand on sait qu'au nombre de ces émigrés figuraient les spécialistes de la physique nucléaire ( Hans Bethe, James Franck, Enrico Fermi) qui allaient contribuer à la réalisation de la bombe atomique.
Dès le début, il y eut dans les pays totalitaires des gens pou' s'émouvoir ouvertement de l'exode des cerveaux. Mais Hitler ne voulut rien entendre. En 1933, le physicien et mathématicien Max Planck lui adressa une protestation contre la révocation de 1 600 universitaires allemands; le Führer lut répondit: Si le renvoi de savants juifs implique la disparition de la science allemande contemporaine, eh bien, nous nous passerons de la science pendant quelques années!

Artistes en exil

artistes en exil en 1942 aux USA
En mars 1942, une exposition intitulée «Artistes en exil» se tint à New York dans la galerie Pierre Matisse. Elle groupait 14 peintres et sculpteurs européens qui avaient trouvé aux Etats-Unis la liberté et le succès. Les exposants étaient au premier rang, de gauche à droite: Matta Echaurren, Ossip Zadkine, Yves Tanguy, Max Ernst, Marc Chagall, Fernand Léger; au deuxième rang André Breton, Piet Mondrian, André Masson, Amédée Ozenfant, Jacques Lipschitz, Pavel Tchelitchev, Kurt Seligman et Eugène Berman.
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