La destruction de Royal Oak

Prien coule le Royal Oak

Le navire se transforme en un véritable piège pour les marins qui se ruent dans les coursives pour tenter
de gagner les ponts supérieurs. Touché en dernier, le poste occupé par les Royal Marines est en proie aux flammes, des hommes sont transformés en torchères
sous les yeux horrifiés de leurs camarades.
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Le Royal Oak chavire

Le Royal Oak chavire
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Prien se voyait donc accorder par les Britanniques une seconde chance, qu'il avait bien l'intention cette fois de ne pas laisser passer. Pendant que l'on rechargeait les tubes lance-torpilles, avec un étonnant sang-froid et toujours sous la scintillante lumière nordique, il fit faire un cercle au U-47 pour le mettre de nouveau en position. Il donna l'ordre de lancement et attendit de nouveau anxieusement alors que les torpilles filaient vers leurs objectifs.
Et, tout d'un coup, ce fut le tumulte, l'embrasement, le chaos! « Soudain, nota Prien dans son journal de bord, l'explosion éclate, assourdissante, suivie d'un grondement sourd et vibrant. Ensuite, jaillissent des colonnes d'eau, puis de flammes et volent des débris de tous côtés. La rade brusquement s'éveille. Les destroyers s'illuminent, des signaux s'échangent de toutes parts et, à 200 mètres de moi, des voitures passent en vrombissant sur les routes de la côte. Un cuirassé a été coulé, un second endommagé et les trois autres torpilles se sont perdues dans la nature. »
Treize minutes après l'attaque, le Royal Oak chavirait et s'enfonçait dans les profondeurs de la rade, entraînant dans la mort 833 officiers et hommes d'équipage.

La dernière alerte

l'U-47 de Prien quitte Scapa Flow
A bord de l'U-47, l'exaltation régnait. Mais il s'agissait maintenant de battre en retraite, et le plus dur était à faire. En filant vers la sortie de la rade après avoir fait demi-tour, le sous-marin laissait un sillage bien visible d'eau écumeuse brassée par l'hélice, et à bâbord la terre était si proche qu'une voiture fonçant sur la route côtière prit la passerelle de U-47 dans le pinceau de ses phares. Elle s'arrêta brusquement, puis repartit à toute allure en sens inverse, ce qui ne permettait plus de douter que le sous-marin avait été repéré et serait très bientôt attaqué.
La marée montante s'opposait à la marche de U-47 qui, même avec ses moteurs à pleine puissance, se traînait à un peu plus d'un noeud à peine et engendrait derrière lui, en raison du courant qu'il remontait, une haute vague déferlante de chaque côté. Toute la rade de Scapa Flow était maintenant en effervescence, et un destroyer se rapprochait dangereusement en fouillant l'obscurité de ses projecteurs. Mètre par mètre, l'U-47 se fraya un chemin vers l'étroit goulet par lequel il était entré, évitant de justesse un appontement qui s'avançait de la côte dans la mer.
Alors que le submersible pénétrait dans le Holm Sound, le destroyer fit demi-tour pour lâcher par l'arrière un chapelet de grenades, ses appareils de détection ayant apparemment confondu une épave avec le sous-marin en fuite. Ce fut la dernière alerte pour l' U-47 qui put regagner sans encombre la mer du Nord d'où, comme le nota Prien dans le journal de bord, « l'embrasement de Scapa Flow était encore visible. »