Paul Baudouin appartient à une très riche famille de la haute bourgeoisie. Tout jeune, il a vécu dans l'intimité de l'ancien président du Conseil, Bouvier. Avec sa mère, il a parcouru l'Europe et a même été reçu par l'impératrice Eugénie. En 1914-1918, officier d'aviation, il a une conduite héroïque, puis sort brillamment de l'Ecole polytechnique, est reçu brillamment aussi à l'Inspection des Finances ; avec ce titre envié, il fait partie de plusieurs cabinets ministériels. Débuts classiques d'un homme doué et ambitieux, qui permettent d'augurer une carrière étincelante. En effet, le voici, à quarante ans, directeur général de la Banque d'Indochine, ce qui l'amène à jouer à plusieurs reprises un rôle d'ambassadeur officieux du gouvernement français auprès de Mussolini et de Ciano, pour des questions financières intéressant les colonies. Sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères à Bordeaux et à Vichy, sa politique apparaît complexe. Officieusement, il fera tout son possible pour renouer les relations diplomatiques avec l'Angleterre et, officiellement, il aggravera la rupture, par trop de subtilité.