Le tournage de certains l'aiment chaud était prévu en un temps relativement court pour un film produit à Hollywood : quarante-cinq jours. L'essentiel des prises de vues aurait lieu dans les studios de Samuel Goldwyn sur North Formosa Avenue. Bien que Billy Wilder ait eu pas mal de problèmes avec Marilyn sur Sept ans de réflexion, il ne s'attendait pas à l'épreuve que lui réservaient ces trois mois de travail.
Wilder mettait une redoutable énergie dans son travail de metteur en scène. De nombreux auteurs refusaient de travailler avec lui tant il était capable de se montrer brutal, violent et insultant dans son désir obsessionnel de peaufiner un scénario jusqu'à la perfection. Tout, pour lui, était affaire de préparation : le script devait être sans faille, comme la distribution. Quand il arrivait sur le plateau, il avait déjà en tête le découpage du film. Il tournait rarement les scènes de groupe ou les gros plans jusqu'au bout car il savait exactement à quel endroit il les ferait couper au montage, et à quel moment il voulait deux personnages ou un gros plan dans son cadre. Il ne laissait guère de choix à ses monteurs. Plein d'entrain, voire de drôlerie, quand les choses se passaient comme il l'entendait, il était capable d'un certain sadisme si on le contrariait. Doté d'un humour ravageur, il adorait se payer la tête des acteurs et des techniciens. Pendant ce tournage, l'échange permanent de rosseries et de bons mots entre Wilder, Jack Lemmon et Tony Curtis était aussi drôle que ce qui se passait à l'écran. Il en résulta aussi, dès les premiers jours, une ambiance de camaraderie et de franche rigolade. Marilyn devait tourner d'abord la scène qui serait son entrée dans le film et qui la montrait prenant le train avec l'orchestre des « Sweet Sue's Syncopaters ». « Elle avait un talent comique extraordinaire, à l'égal d'une Judy Holliday, ce qui n'est pas un mince compliment. Elle possédait un sixième sens qui lui permettait de savoir ce qui allait marcher, ce qui passerait bien à l'écran.