Les risques du métier des aviateurs en 1944

Chaque aviateur envoyé au combat devait affronter continuellement le danger, ne sachant pas s’il survivrait à sa prochaine mission.

Différentes façons de mourir pour les aviateurs alliés

Différentes façons de mourir pour les aviateurs alliés

Les périls les plus évidents — obsessions qui remplissaient les longues heures d’angoisse avant chaque sortie — étaient les chasseurs de l’adversaire et ses canons antiaériens. Mais les navigants mouraient aussi de bien d’autres façons. Ils étaient tués dans des accidents dus au brouillard ou à des tempêtes imprévues, à la suite d’erreurs d’appréciation ou d’une simple négligence, ou bien encore à cause du «mauvais sort» — défaillances mécaniques inexplicables comme l’obstruction des canalisations de carburant ou le mauvais fonctionnement des commandes de vol survenant malgré de minutieuses vérifications. En une occasion, le vent fut à l’origine d’un désastre en contribuant à ralentir des B-17 engagés dans un raid sur Mersebourg en novembre 1944, permettant à la flak d’abattre ou d’endommager 56 B-17.
D’autres accidents tenaient à des raisons purement psychologiques. Les aviateurs alliés, ayant vu nombre de leurs camarades périr, s’interrogeaient avec anxiété sur leurs chances de survivre aux 25 missions et plus qu’ils devaient accomplir avant d’être mis au repos. Pendant la seconde moitié de 1943, environ un tiers des équipages de bombardiers américains n’arrivèrent pas au bout de ces 25 missions. La tension nerveuse des survivants s’accrut, limitant leur efficacité et accentuant les pertes.
L’espérance de vie des aviateurs allemands était encore moindre. La Luftwaffe n’ayant pas adopté la politique des rotations, les pilotes chevronnés et les équipages durent se battre jusqu’à la mort ou jusqu’à ce qu’une incapacité physique les empêche de continuer. Les Allemands ou les Alliés superstitieux sentaient que la chance pouvait tourner quoi qu’ils fissent — idée qui poussa sans doute des aviateurs à se faire tuer dans des actes aussi héroïques qu’inutiles. Nombreux étaient ceux qui s’étaient cependant tirés de situations considérées comme désespérées. Le mitrailleur américain James Raley tomba, coincé dans la queue sectionnée d’un B-17, d’une hauteur de 6000 m et atterrit indemne sur un arbre. Plus encourageant encore était le cas de l’as allemand Georg Peter Eder qui, abattu 17 fois, n’en vola pas moins jusqu’au bout du conflit.

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