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Duel entre un bombardier et un chasseur de nuit

Un avion n'est pas rentré

Et voici, reconstituée minute par minute grâce aux comptes rendus méticuleux de Luftwaffe, l'histoire du dernier vol d'un bombardier de la R. A.F., le Stirling BK-71.

La trajectoire rouge

operateurs radar allemand
Un des radars géants Würzburg de « Tomtit » commençait à suivre la piste de Schnaufer qui avait mis cap à l'ouest pour réaliser son interception. Cependant, dans une autre cabine de la station, un sous-officier, Deller, aidé de son équipe de six hommes, s'efforçait de capter l'image du bombardier sur ses écrans. A 1 h 26, l'écho apparut. Le « Stirling » était repéré : « Distance 34 kilomètres, altitude 4 300 mètres, relèvement 285 degrés. »
Sur la glace dépolie de la table de navigation de « Tomtit », les points lumineux rouges, représentant les positions successives de Skillinglaw, progressaient régulièrement vers l'est. Les points lumineux bleus, représentant les positions de Schnaufer, se rapprochaient, lentement et sûrement, de la trajectoire rouge. Une demi-minute avant que les deux avions (qui volaient presque au cap opposé l'un de l'autre) se croisent, Kühnel fit décrire à Schnaufer un virage sur la droite de presque un demi-cercle.
Suivant scrupuleusement les ordres du contrôleur au sol, le pilote plaça son avion exactement derrière le « Stirling » dont l'équipage ne se doutait toujours de rien. A la place arrière du Messerschmitt, le lieutenant Baro, l'opérateur-radar de Schnaufer, penché sur son écran, vit enfin ce qu'il attendait : une petite pointe lumineuse, presque imperceptible au début, puis prenant de plus en plus d'importance, s'éleva de la ligne scintillante de référence du spot : « Contact en avant à droite, distance 2 500 mètres. » C'était Baro, maintenant, qui informait Schnaufer des déplacements du « Stirling ». Il continua jusqu'à ce que le jeune pilote eût aperçu les lueurs d'échappement des moteurs du bombardier. Il était 1 h 30 : la cible était à 500 mètres, sur la droite et un peu au-dessus.

Une grande lueur illumina le ciel

bombardier anglais contre chasseur de nuit
Tandis que l'Allemand, toujours par-dessous, s'approchait encore, un des mitrailleurs du « Stirling » le repéra et Skillinglaw fit faire à son avion une série de manoeuvres et de virages en spirale pour essayer de semer son poursuivant. En vain. Le pilote allemand avait amené son appareil à moins de 50 mètres et ouvert le feu avec toutes ses armes, canon et mitrailleuses, chaque fois qu'il avait réussi à prendre dans son collimateur l'avion, qui continuait sa trajectoire torsadée. Le « Stirling » parut se replier sur lui-même quand il fut atteint. Une grande lueur illumina le ciel : le fuselage et les ailes avaient pris feu. Le bombardier continua de voler un moment puis, brusquement, plongea vers le sol.
Depuis la salle d'opérations de « Tomtit », le sous-officier Schellenburg, secrétaire de service de la 13° compagnie, avait pu suivre ce combat inégal qui s'était déroulé à 4 kilomètres de là. Deller, lui aussi, l'avait suivi sur ses scopes. Tandis que le bombardier tombait comme un plomb, la position où son « plot » disparut de l'écran fut soigneusement notée : c'est là, que dès les premières lueurs du jour, commenceraient les recherches...
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