Première de L'Assommoir ...
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La première eut lieu ce 18 janvier 1879, et la salle témoigna aussitôt sa stupéfaction en constatant le naturalisme de la mise en scène de Busnach. Le décor du lavoir avait été réalisé sur les conseils du patron d'une véritable laverie. Tous les costumes des actrices avaient été achetés sur le carreau du Temple. Sur la scène, tout était vrai, depuis les baquets fumant et contenant de l'eau chaude, jusqu'au savon qui était du bon et vrai savon de Marseille.
Le point culminant de cette mise en scène fut la fameuse scène de la bataille entre Gervaise et une autre femme. Elles se jetèrent de vrais seaux d'eau en plein visage à tel point qu'elles sortirent de scène trempées de la tête aux pieds. Mais, comme elles devaient recommencer cette scène tous les soirs et que les deux actrices n'avaient pas envie de s'enrhumer, elles portèrent sous leur costume des maillots en caoutchouc imper­méable, c'est du moins ce qu'affirme le numéro de L'Illustration.
Chaque petit détail était authentique. Lorsqu'on apportait des verres, il s'agissait de véritable eau-de-vie, et il arriva même sur scène une oie rôtie qui remplit la salle d'une délicieuse odeur. On s'amusait pourtant à reprocher un petit détail manquant de réalisme : le linge que toutes les femmes lavaient sur scène n'était pas assez sale, car il était lavé et relavé chaque soir...
La pièce fut très applaudie dans l'ensemble, seuls quelques critiques grincheux déclarèrent que « tous les égouts sont dans la nature ».
L'Assommoir de Zola
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Emile Zola