L'activité frénétique de Landru ...
L'activité de Landru dépasse alors tout ce que l'imagination peut concevoir. Dans l'un de ses agendas, on a retrouvé le détail de ses journées de recrutement.
En date du 19 mai 1915, on peut lire : « 9 h 30, tabac gare de Lyon, Mlle Lydie.
-10 h 30, café place Saint-Georges,
Mme Ho,
- 11 h 30, métro Landry, Mme Le C 14 h 30, Concorde nord-sud, Mme Le...,
-15 h30 : tour Saint-Jacques, Mme Du...
-17 h 30: Mme Va...
-20 h 15 : Saint-Lazare, Mme La... »
En l'espace d'une journée, Landru rencontre donc sept femmes et leur accorde un entretien d'une demi-heure à une heure. Tout est parfaitement ordonné et minuté. A 12 h 30, il semble même s'octroyer une « pause repas ».

Les épreuves orales terminées, il met en fiches ses premières impressions en vue de la sélection définitive. Ainsi prend forme une galerie de tableaux étranges; fantasques, souvent peu flatteurs : « Mme L..., rue des Maronites.
Brune, très forte, petite; couturière chez elle. Intérieur mal tenu et malpropre. Sans goût. A un fils au front. Joueuse de mandoline, chanteuse des rues. Divorcée. Vue sans suite. SF. [sans fortune].
Mme B..., rue de Miral-Roussin, trente-six ans, se dit veuve depuis dix ans, a vécu ensuite avec avocat qui lui a mangé son héritage; a un fox blanc en panier, a habité très longtemps les Batignolles; vulgaire, voix éraillée », etc. Les fiches des candidates recalées sont versées au dossier « Archives », les autres rangées dans un fichier alphabétique.