Mort de Louis Jouvet
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mort de Louis Jouvet

Jeudi 16 août 1951, Paris. Dans le bureau du directeur du théâtre de l'Athénée, un homme étouffe. Depuis deux jours, celui que tout le monde appelle « le patron » lutte désespérément contre la mort.A 17h 10, deux jours plus tôt, à l'issue de la première répétition de La puissance et la gloire de Graham Green, Louis Jouvet s'est senti pâlir avant de ressentir de violentes douleurs à la poitrine. Etendu sur le tapis du palier du bar puis, sur l'ordre d'un médecin, installé sur le divan de son bureau, les douleurs creusent son visage. On lui fait plusieurs piqûres de morphine. La paralysie gagne bras et jambe gauches. A trois heures du matin, il est hémiplégique. Le coma s'installe, de plus en plus profond. Par instant, il parvient faiblement à glisser une parole pour demander s'il pourra encore travailler et jouer. Pendant quarante-huit heures, sa compagne Monique Mélinand et son fils Jean-Paul suivent tous les soubresauts, toutes les phases de cette lutte inégale. Ce 16 août à 20h 30, l'Athénée est orphelin. L'un des géants du théâtre français vient de livrer son dernier combat. Celui d'un homme de 64 ans que rien ne prédisposait à devenir un comédien de légende, un directeur de théâtre incontournable, un formidable animateur de troupe et un découvreur d'auteurs comme Jean Giraudoux ou Jules Romains.

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Louis Jouvet