Docteur Knock et Mister Jouvet
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Docteur Knock et Louis Jouvet

Sur scène, un bureau vernis où, impeccablement rangés, se côtoient livres, lampes à huile et feuilles de papier, un guéridon, deux chaises et, placardées au mur, des planches anatomiques, servent de décor à Knock ou le triomphe de la médecine. Il a longuement hésité à monter cette comédie qu'il trouve sombre voire noire. « Cette satire de la médecine intéressera le public, ce sera un succès littéraire certain, mais du tout commercial », dit-il, ignorant qu'il se trompe lourdement. Louis Jouvet va en effet manier le stéthoscope du docteur Knock quelque 1 298 fois au cours de sa carrière théâtrale et deux fois au cinéma, en 1933 et en 1950 ! Chaque fois que Jouvet connaît des difficultés, il monte Knock, sa «pièce terre-neuve » pour sauver les meubles. A la Comédie des Champs-Elysées, outre Jules Romains, il monte des oeuvres de Marcel Achard, de Jean Giraudoux, de Roger Martin du Gard, de Jean Cocteau...

Son prestige ne cesse de grandir et il rêve d'un théâtre bien à lui dont il ferait une espèce de laboratoire. L'occasion se présente en 1934. Cette même année, où il est nommé professeur au Conservatoire national d'art dramatique, il quitte l'avenue Montaigne pour devenir le « patron » de l'Athénée. Rue Caumartin, Giraudoux et Molière tiennent une place de choix. Jean Giraudoux, l'ami, le complice qu'il a rencontré en 1927, lui offre Siegfried, La guerre de Troie n'aura pas lieu, Intermezzo, Electre, Ondine... Molière lui donne l'occasion de monter L'Ecole des femmes, Le Misanthrope, Tartuffe, Dom Juan... De 1934 à 1941, Louis Jouvet est au faîte de sa gloire théâtrale et cinématographique. Des films comme Hôtel du Nord, Drôle de drame, Entrée des artistes ou La Fin du jour ont contribué à le rendre populaire. Rien ne semble pouvoir arrêter son ascension. Rien... sauf la déclaration de la Seconde Guerre mondiale qui le place dans une position délicate.

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