Blum presque lynché ...
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Leon Blum
 Les vitres de la voiture volent en éclats... Au cri de « A mort Blum! » une cinquantaine de jeunes militants du service d'ordre de l'Action française, des Camelots du roi, prend violemment à partie un véhicule à bord duquel ils ont reconnu, par hasard, Léon Blum.
Ce 13 février 1936, soit deux mois avant la victoire du Front populaire, les monarchistes sont dans la rue; ils enterrent l'un des leurs, l'historien et académicien Jacques Bainville.
Massée aux abords du boulevard Saint-Germain, à cent mètres de l'Assemblée nationale, la foule attend le passage du cortège funèbre. Il est midi lorsque Léon Blum quitte la Chambre des députés et s'installe sur la banquette arrière de la voiture de son ami Georges Monnet, élu socialiste de l' Aisne.
A peine le véhicule s'est-il engagé dans le boulevard que les passagers prennent conscience du danger et  tentent de bifurquer dans la rue de l'Université. Trop tard. Aux injures succèdent les coups. Léon Blum est frappé au visage et reçoit un violent coup de barre de fer à la tempe, au-dessus de l'oreille gauche. La chemise maculée de sang il veut se réfugier chez le gardien d'un immeuble qui, effrayé, se terre dans sa loge.
C'est au numéro 98 de la rue de l'université que le chef de file de la SFIO échappe aux Camelots, protégé par des ouvriers travaillant à la réfection du bâtiment. Affaibli par l'hémorragie, Blum, alors âgé de soixante-quatre ans, passera plusieurs semaines de convalescence à Muret près de Toulouse dans la propriété de Vincent Auriol.
« Je sais maintenant ce que veut dire le lynchage », écrira simplement Léon Blum.
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