Coiffeur... Métier du beau-paraître
rideau
coiffeur en 1900

L'échoppe du coiffeur
L'échoppe du coiffeur,  dans les villages de campagne, jouxtait souvent le cabaret. Parfois même, il ne s'agissait que d'un seul et même lieu : on attendait son tour en titillant la chopine ou en tapant le carton.
L'auberge de  Marcilly-en-Villette était connue dans la Sologne entière. Sur son enseigne, on lisait ceci : Taphalot, PERRUQUIER, donne à boire et à manger. Potage à toute heure avec de la légume. ON COUPE LES CHEVEUX PAR-DESSUS. La formulation, en effet, ne cessait de surprendre. Au vrai, il ne fallait voir là que le résultat d'une navrante méprise. À la commande du panonceau en question, le tenancier avait seulement spécifié au menuisier:
"Tu inscriras "On coupe les cheveux" par-dessus." Sous-entendu: par-dessus les autres indications. Hélas, l'artisan avait la jugeote déficiente, ce jour-là. Le quiproquo donna la pancarte la plus drôle qu'on vit jamais dans les environs !

coiffeuse en 1900

Instruments
L'applicateur de poudre adoucissante et cicatrisante (mélange pulvérisé d'oxyde de titane et d'alun calciné), le blaireau, les brosses, les ciseaux, les fers à friser, les fers à papillotes (ou "fers à boucler"), la gravoire (réglette en ivoire ou en os servant à dessiner la raie des cheveux), les peignes,les rasoirs à main et leur affiloir, les tondeuses mécaniques.
Pour se raser, beaucoup d'hommes utilisent encore le "coupe-chou", une lame de rasoir montée sur un manche en corne ou en bois, même si les rasoirs de sûreté tout en métal et utilisant une petite lame souple et rectangulaire gagnent du terrain. Pour leurs clients, les coiffeurs utilisent exclusivement les coupe-chou dont ils aiguisent le fil sur un repasseur tendu de cuir. La pierre d'alun est là pour traiter les petites coupures et calmer le feu du rasoir.
Cosmétiques couramment employés: la brillantine, la gomina, les lotions parfumées, les pommades capillaires, le portugal (eau parfumée à la bergamote). La "bandoline" était une solution mucilagineuse, obtenue des pépins de coing en macération; les coquettes l'utilisaient pour lisser leurs longs cheveux.
Façons. Pour ces dames: le coup de peigne, la coupe de cheveux, les frictions, l'indéfrisable, la permanente. Pour ces messieurs : le coup de peigne, la coupe de cheveux (avec raie, rase ou en brosse), les frictions, le rasage, la taille de la moustache ou de la barbe. Un supplément était parfois exigé les mercredis, les samedis et les jours de marché, en raison de l'affluence. Un coiffeur "regradillait" quand il frisait les cheveux d'une cliente à l'aide d'un fer chaud.

salon de coiffure en 1900
Croyances.
En général, les hommes se faisaient ratiboiser la tignasse pendant le décours  lunaire, car la repousse était plus lente; la même raison interdisait aux femmes d'en faire autant. Dans les Vosges, les cheveux coupés à la nouvelle lune poussaient dru, mais ils tombaient tôt.
Un Orléanais se gardait d'aller chez le coiffeur pendant le décroissant, s'il  souhaitait préserver son abondance capillaire. Les Provençaux, atteints de la calvitie, pensaient que leur crâne avait des chances de se regarnir s'ils le lotionnaient quotidiennement avec du jus d'oignon. Mais un homme n'avait pas lieu de se faire des cheveux quand il devenait chauve de bonne heure, puisque c'était le signe forte virilité.
Superstitions. Un frisson du cuir chevelu indiquait que le diable rôdait à l'entour. En Lorraine, on ne jetait
jamais ses cheveux, arrachés par le peigne, sans avoir craché trois fois dessus : cette précautionempêchait les sorciers de s'en servir à des fins malveillantes.
coiffeurs

Un peu d'histoire.
Louis XIII était chauve à 30 ans et c'est lui qui le premier a lancé la mode des perruques pour les hommes. C'est Louis XIV qui, par décret, crée la corporation des perruquiers-barbiers. Ces derniers rasaient, coiffaient et à l'occasion, devenaient chirurgiens sans pourtant connaître grand-chose à la médecine. Ils pratiquaient des saignées, arrachaient les dents, soignaient les blessures.
Les premières boutiques de coiffure datent du début du XIX. Pour les hommes, ce sont les coiffeurs et pour les femmes, des salons de coiffure et il faudra attendre les années 1970 pour que les coiffeurs deviennent mixtes. En 1904, King Gillette invente le rasoir mécanique qui fera beaucoup de tort aux barbiers car les hommes se rasent aisément chez eux. Par contre, les salons pour dames prennent de l'ampleur dès 1921 à la suite d'un livre de Victor Marguerite qui tire à un million d'exemplaires, "La garçonne" et crée la mode masculine. Les coeurs lancent la mode des cheveux courts et toutes les femmes des villes vont se faire couper les cheveux.

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