Le barbier et le coiffeur
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le barbier
coiffeuse
vente de cheveux
tonte de chiens

Gestes et façons de faire. Les hommes prenaient soin de se laver la tignasse avant de se rendre chez le barbier. Les vagabonds et les gars de la batteuse, quand ils présentaient une allure un peu crasse étaient savonnés plus énergiquement que les habitués. Les moustaches étaient. taillées aux ciseaux, les cheveux coupés aux ciseaux et à la tondeuse, la barbe rasée au coupe-choux. Chaque barbier appliquait sa méthode personnelle. [...] Le vieil Isambert, un vétéran de la guerre de Crimée, tendait la joue à raser en enfonçant dans la bouche du patient ou un manche de cuillère, ou plus simplement son pouce quand le client n'était pas trop bégueule. Sa femme Joséphine se réservait les "môssieux" qu'un tel procédé de grognard offusquait. Avant la Grande Guerre, le rasage d'un homme coûtait quinze sous; une paire de sabots neufs en valait le double, soit un franc et cinquante centimes. L'argent était cher, pas facile à débourser. Plutôt que de lâcher une poignée de monnaie, les bergers préféraient donner un "besson"; en effet, on laissait rarement deux agneaux à une brebis qui avait des jumeaux : on en sacrifiait souvent un, et c'était avec celui-là qu'on réglait le barbier. Les soldats en permission ne payaient rien.
Au poil ! Certains malicieux conseillaient aux adolescents, chagrinés d'être encore imberbes, de se pommader la lèvre supérieure, matin après matin, avec de la fiente de pigeon: c'était un excellent engrais qui faisait pousser la moustache !

Aucun coiffeur n'est signalé à Rostrenen dans les pages du Bottin de l'année 1909. Pourtant, les deux mille habitants de ce chef-lieu de canton des Côtes-du-Nord disposent de neuf boulangers, de six épiciers, de cinq débits de tabac, de deux pharmaciens et même de deux médecins. Mais nécessité fait loi, et la fonction de coiffeur, à défaut d'avoir pignon sur rue, n'en existe pas moins. Elle se manifeste simplement les jours de foire et de marché.
Ceux-ci ne font pas défaut. Cette petite ville compte en effet 27 jours de foire dans l'année, auxquels s'ajoutent le marché hebdomadaire du mardi et la fête du 15 Août. Autant d'occasions, après les marchandages, les ventes et les achats, de confier sa tête au perruquier, ou plutôt à la perruquière, car il semble bien, d'après les cartes postales, que ce métier soit souvent exercé par des femmes.
Il arrive aussi que les gargotes et les estaminets fassent office de barbiers et perruquiers. Cette occupation constituait un passe-temps de complément. Peu de paysans utilisent alors eux-mêmes un rasoir mécanique et moins encore le grand rasoir à main, ou « coupe-choux ». Les moustaches, considérées comme un signe de virilité, sont nombreuses et demandent, de la part de l'officiant une certaine adresse. Les barbes, en revanche, sont extrêmement rares en milieu rural, où elles ne sont portées que par les notables. Les cheveux sont coupés court aux ciseaux et à la tondeuse, haut sur la nuque et derrière les oreilles.

Les femmes se font aussi couper les cheveux, mais pas au même endroit et pour d'autres raisons. Elles vendent leurs cheveux pour gagner quelque argent, ou les échangent contre des pièces de tissu, alimentant en matière première un commerce qui se pratique de longue date. Au début du siècle, les régions qui fournissent le plus de cheveux sont la Bretagne, l'Auvergne et le Limousin. Jadis, le Bocage normand et l'Alsace donnaient également leur part, mais ce négoce se circonscrit désormais aux contrées les plus pauvres.
Les marchands font leur ronde les jours de marché. La jeune fille, ou la femme, qui désire vendre ses cheveux se présente et dénoue sa chevelure dont le négociant est à même d'apprécier le prix qu'il en donnera. S'il y a plusieurs commerçants, les cheveux iront au plus offrant. En Bretagne, les principales ventes de cheveux se déroulent dans les Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc, Lannion, Lanvollon. À Limoges, une vente aux enchères se tient les 24, 25 et 26 juin de chaque année au Café de France. Les marchands de cheveux se manifestent aussi en Corrèze, notamment dans la région d'Ussel. À Treignac existent deux établissements de cheveux bruts en gros.
Les cheveux récoltés prennent la direction de Paris, mais aussi de Marseille, qui en reçoit de l'étranger. Des entreprises spécialisées s'adonnent à la fabrication des chignons, nattes, queues, coiffures pour poupées, garnitures de casques de cavaliers. Les cheveux masculins ne sont d'aucun intérêt à cause de leur fragilité. Les rabatteurs convoitent surtout les cheveux roux et blonds, les longues chevelures ayant la préférence. Tous les cheveux qui entrent ainsi dans le circuit ne sont pas prélevés directement sur les têtes des femmes.
Beaucoup de chiffonniers se chargent de récupérer, jusque dans les poubelles, les cheveux arrachés par les démêloirs.
La fabrication des nattes, postiches et autres objets exige un certain nombre d'opérations préalables, la première étant le nettoyage des cheveux récoltés. Suit le démêlage. Après quoi intervient le classement des cheveux en fonction de l'usage auquel on les destine. Puis ils sont répartis selon leurs nuances. Il entre 110 g de cheveux dans la fabrication d'un chignon. Un magasin, à Paris, en vend par an autour de quinze mille. Mais les foires aux cheveux vont disparaître, ceux-ci chassés par les cheveux d'Extrême-Orient et les produits artificiels.

Coiffeur pour chiens
Il commence toujours par complimenter, admiratif : « belle bête ! ». Voilà de quoi séduire le maître du chien qu'il se propose ensuite de tondre. Près du pont Louis-Philippe un tondeur de chiens toilette activement le toutou d'une dame. Ce métier de gagne-misère, c'est souvent un chiffonnier qui le pratique pour arrondir ses fins de mois dans les foires ou sur les quais. On le croise aussi parfois dans la rue, cherchant les clients jusque chez eux.

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