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Les métiers oubliés...

Les cireurs
de chaussures

Comment vivaient
nos ancêtres

Le cireur propose ses services sur les ports, dans les gares et parcourt les rues des grandes villes, portant sa petite boîte en bois en bandoulière. Il travaille souvent avec d'autres, le temps s'écoulant plus rapidement lorsque le client se fait attendre. La position du petit cireur-décrotteur, agenouillé devant son client, symbolisera longtemps le travailleur humilié par le riche bourgeois.

Les rues pavées sont rares

les cireurs ou décrotteurs
À la Belle Époque, les rues pavées sont encore rares ; ce sont plus couramment des chemins souvent jonchés d'ordures. Aussi, dès qu'il pleut, ceux-ci se transforment en véritables torrents de boue tandis que les jours de chaleur, une épaisse poussière blanche recouvre les souliers. Les petits cireurs sont alors les bienvenus. Armés d'une brosse dure, ils commencent par décrotter les semelles des haussures. On les appelle d'ailleurs souvent les décrotteurs. Puis, ils appliquent le cirage avec une brosse douce et terminent avec un chiffon pour lustrer le cuir. Le cirage est alors composé d'un mélange de suif, de noir de fumée et de térébenthine ; plus tard il sera détrôné par une pâte plus grasse venue d'Angleterre.

La boîte de bois du cireur

On le reconnaissait non à son costume, qui n'avait rien de particulier, mais à la boîte de bois, à bretelle de cuir, posée à ses pieds, et surtout à sa voix et à son geste : brandissant brosse et cirage, il proposait ses services. - Un p'tit coup sur vos bottines, monsieur ? Un p'tit rafraîchissement à vos jolis souliers, madame ? Avant d'entrer en ville...
l n'hésitait pas à insister lorsque, à la descente d'un train, les yeux fixés sur les souliers des gens, il avait remarqué quelques traces de boue ou de poussière. De la boue des chemins de campagne, l'hiver ; de la poussière des routes non goudronnées, l'été.
Monsieur ? Madame ?
La personne ainsi interpelée se hâtait de regarder ses pieds. Après avoir admis que le coup de brosse proposé ne serait pas superflu, elle acceptait de poser le pied sur une sorte de tabouret bas. Le cireur saisissait sa brosse à poil dur, puis un chiffon dont on ne distinguait plus la vraie couleur, et frottait, frottait, d'un poignet vigoureux sur les souliers des hommes, plus doux sur ceux des femmes. A l'aide d'une petite brosse à manche, il étalait le cirage, frottant encore.

Il travaillait au pourboire

les cireurs de chaussures
Chiffon de laine en mains, il faisait enfin reluire. Jusqu'à ce que le client, agacé par tant de frottements, dise :
Eh !... ça suffit comme ça ! C'est combien ?
A votre générosité, monsieur (ou madame) !
Car il travaillait au pourboire. Une pièce, souvent une petite, tombait alors dans une timbale de fer blanc posée par terre, à côté des boîtes de cirage. Et il reprenait sa harangue vers de nouveaux arrivants :
Un p'tit coup à vos pieds, messieurs et dames... Avant d'aller plus loin... Avant de faire vos visites... Avant de vous promener en ville... Un p'tit rafraîchissement à vos escarpins, madame ? En noir ? En marron ? En jaune ? J'ai tous les cirages, toutes les crèmes... Ici, le cireur ! Le cireur !
Il avait même des paires de lacets neufs. Pour chaussures basses ou pour chaussures hautes. Mais il n'en proposait qu'après avoir jeté un regard alentour : il n'aurait pas fait bon qu'il fût aperçu par les deux marchandes ambulantes spécialisées dans cette vente !
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