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Les métiers oubliés...

Le travail au quotidien
du cantonnier

Comment vivaient
nos ancêtres

Ouvrier chargé, par l'autorité préfectorale ou communale, du bon état des routes. Le journalier non titularisé, embauché au besoin de l'ouvrage, n'était qu'un "auxiliaire voyer"; dès qu'il avait reçu sa titularisation en bonne et due forme, le préposé des Ponts et Chaussées devenait un "agent voyer". Le cantonnier qui rechargeait les chemins était un "empier-
reur"; on disait aussi un "caillouteur"

Avant la Grande Guerre...

le cantonnier avant la Grande Guerre
Les usagers  ne se bousculaient pas sur les chemins des villages. Le cantonnier transportait ses outils dans une brouette, qu'il garait au bord du talus tant que durait son ouvrage de réfection. [...] Selon la saison, il balayait les mottes laissées par les charrues, étalait les gravillons dans les nids de poule ou curait les fossés en prévision des pluies. L'herbe des accotements était laissée aux paysannes, qui la faucillonnaient pour leurs lapins ou y attachaient leurs chèvres.
On disait malicieusement que le cantonnier, qui rempierrait pendant l'hiver mettait "les pièces à côté des trous". Les pierres étaient fournies par les paysans, comme pendant les corvées du Moyen Age. Les trous rebouchés, le cantonnier tassait les reprises en roulant dessus un cylindre à avoine; le cheval était prêté par un paysan complaisant. Des cabanes, maçonnées ou en pierres sèches, construites çà et là sur l'accotement, permettaient aux cantonniers de s'abriter des intempéries et, la journée terminée, de ranger les outils qu'ils n'auraient pas, de la sorte, à rapporter le lendemain.

Le travail au quotidien

Le travail au quotidien du cantonnier
Un cantonnier avait la responsabilité d'une portion de grande voirie qui s'étirait sur une douzaine de kilomètres. A l'époque des véhicules à crottin, l'homme se contentait de signaler sa présence en plantant sur l'accotement un écriteau métallique, peint en rouge vif, sur lequel, à la craie, il indiquait le numéro de la route et la désignation du canton. Les ordres qu'il exécutait émanaient d'un supérieur hiérarchique et d'un ingénieur. C'était à bicyclette que le cantonnier chef faisait son inspection. Les gens prétendent volontiers, sur le ton de la blague, qu'un cantonnier n'a de corne qu'au menton à force de rester arcbouté, des journées complètes, du matin au soir, sur le manche de son outil. Billevesées que ça, évidemment! De la médisance pure et simple. Ceux qui racontent ce genre de sornettes en abattent souvent moins que ceux qu'ils se plaisent  tellement à critiquer.
Les axes principaux furent goudronnés dans les années 1920, mais le macadamisage du réseau secondaire ne se fit qu’après la Seconde Guerre. Si les conditions de circulation s'en trouvèrent améliorées, le boulot des cantonniers n ‘en devint pas moins pénible pour autant. Il fallait toujours rapiécer le revêtement, nettoyer les accotements, faucher les talus, faucarder et curer les fossés, prêter la main aux maçons qui construisaient les ponts d'écoulement. Les cantonniers des nationales se chargeaient, en plus, de l'élagage des alignements d'arbres et des replantations quis s’imposaient. En revanche, l'entretien des chemins vicinaux relevait des municipalités. [...]
Les voies empierrées étaient plus éreintantes à entretenir que les routes goudronnées, cela va de soi. Il y avait sans cesse des ornières qui se creusaient, des trous qui s'approfondissaient, des ravinées qui s'aggravaient sous l'orage. Au dégel de chaque hiver rigoureux, les véhicules s'enlisaient dans la gadoue et ne parvenaient plus  à se tirer des bourbiers. Parfois, on devait appeler un cultivateur à la rescousse, qui rappliquait avec son cheval. Et c'était le rechargement qu'on entreprenait aussitôt, à la pelle et à la brouette, qu'il  pleuve ou qu'il vente, afin que la mésaventure ne se reproduise pas tout de suite. On tassait ensuite le raccord à la demoiselle ou au rouleau. En cas de rempierrement total, on arrosait copieusement le caillou que le cylindre s'apprêtait à compacter.
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