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Vivre sous la dictature

Vivre en Corée du Nord
Le pays le plus fermé
du monde

Les dictateurs
du XXe siècle

La Corée du Nord est l'un des derniers régimes totalitaires. Les habitants n'ont pas le droit de quitter le territoire, mais il est possible pour le voyageur étranger de visiter cette nation, qui possède l 'arme nucléaire
mais n'arrive pas à faire pousser assez de riz pour se nourrir. Edifiant.

Un cercle vicieux fondé sur la terreur

La terreur en Corée du Nord
La Corée du Nord s’apparente plus à une armée en marche qu’à un État au sens où nous l’entendons : il n’y existe ni droits, ni liberté, ni garanties civiles. La seule loi qui vaille est la volonté du dirigeant, pour ne pas dire son caprice, dont l’autorité s’impose à tous. Habitués durant la résistance à terroriser leurs ennemis et à rançonner les civils, les Kim n’ont jamais renoncé à ces pratiques. À l’étranger, le régime n’a aucun scrupule à espionner, à tra quer ou à perpétrer des assassinats, dût-il y avoir des dommages collatéraux. On sait, par exemple, que c’est Kim Jong-il lui-même qui, en novembre 1987, a commandité l’attentat contre le vol de la Korean Air reliant Abu-Dhabi à Séoul (115 victimes).
Dans leur pays, les Kim ont multiplié les polices politiques qui surveillent étroitement la population tout en se surveillant elles-mêmes et ont ouvert des camps de concentration qui visent à terroriser l’opinion. Pour que personne ne se sente à l’abri, les disgrâces, les purges politiques et les exécutions capitales en public (il y en aurait encore une centaine par an) sont monnaie courante, arbitraires et futiles. Posséder un téléphone portable ou des CD en provenance du Sud peut vous valoir le peloton.
Ce climat de terreur permanent suscite une violence endémique qui ronge la société nord-coréenne, gangrenée par les rixes, les viols, l’alcoolisme et la drogue. Selon les services de renseignement du Sud, Kim
Jong-un aurait déjà déjoué plusieurs tentatives d’assassinat depuis son avènement et par conséquent renforcé l’appareil répressif. Loin du paradis solidaire que dépeint la propagande, la Corée du Nord n’est plus qu’un cercle vicieux fondé sur la terreur.

Beaucoup de camions marchent au charbon

Les routes de la Corée du Nord
Etrange sensation que de parcourir ce pays à part en butte au reste du monde, où tout peut faire défaut d'un moment à l'autre: l'électricité (les coupures sont fréquentes et plongent dans le noir des quartiers entiers), le pétrole, (beaucoup de camions marchent ait charbon, fumant comme les locomotives) l'eau au robinet, la nourriture, les médicaments, sûrement la joie de vivre. Dans ce pays cadenassé du dedans.
Il n'y a aucun accès à intemet et les chaines de télévision sont étatiques. On y diffuse des numéros de cirque, de la danse classique, des travellings sur des massifs de fleurs, même des inspections où des officiels hochent la tête devant des tapis roulants débitant des plaques de tôle où des pneus. Quant au réseau téléphonique, qui fonctionne sur un réseau interne, on ne recenserait que 500 000 numéros
pour vingt-quatre millions d'habitants.

Tout est cultivé à la main

La campagne en Corée du Nord
Sorti de la capitale-vitrine, on oublie vite ces fastes en trompe l'oeil. Les routes du sud-est et du sud-ouest se révèlent aussi larges que vides: cinq voitures par heure, dont des Toyota de hauts gradés. Le revêtement est mauvais, parfois inexistant quand il ne s'agit pas de plaques disjointes de béton, où vibre la voiture. Chaque embranchement donne à apercevoir le dessin serpentant de pistes, de chemins de terre, de sentiers nus. Pas ou peu d'arbres (les saules pleureurs et les acacias ont été coupés pour le chauffage ou la cuisine. On ne compte plus que des collines par centaines, par milliers, rases, rabotées, couleur biscotte ou pain brûlé, avec des paysans qui raclent, creusent ou ensemencent aux "engrais organiques" les sillons communautaires.
Et à l'infini, telle une mer étale, ces champs, ces rizières à sec, ces ruisselets dont le limon est creusé par des militaires, la pelle à la place du fusil. Même les parterres des casernes sont plantés de choux. Comme s'il fallait que cette terre ingrate donne un peu. Une course contre la faim.
Parfois, surgit une poignée d'enfants, serpe à la main. Fantomatiques, ils grattent le sol pout en
arracher des racines et les mauvaises herbes. Aux abords des villages où le même modèle de maison d'un blanc sali est répété trente, cinquante ou cent fois, des dizaines de Coréens s'égaient sur le ciment, cherchant à se faire prendre en stop. Dans les cours d'école, les enfants s'essaient à des gymnastiques
rythmiques, en prévision de l'Arirang, la fête nationale. Foulard autour du cou, des pionniers s'en vont sarcler un rond-point. On y tourne à notre tour, sens gitatolre Sans flux, perdus dans l'espace du vide.

Visiter Pyongyang

Visiter Pyongyang
Pyongyang, la "capitale des saules", apparaît comme une ville aérée et propre, presque plaisante en l'absence de circulation. Ici, on traverse à l'oreille, sans regarder. La voiture est
rare, pas le passant. Détruite pendant la guerre de Corée (1950-1953), la. ville a été rebâtie sur le modèle stalinien: larges avenues, places monumentales dont la plus vaste peut accueillir un million de personnes, statues et mosaïques révolutionnaires, arc de triomphe, parcs. lci tout ce qui n'est pas interdit est presque obligatoire. On pourra ainsi admirer la statue du grand leader (trente mètres, en bronze bruni) devant laquelle il faut s'incliner trois fois et déposer des fleurs (4 euros le bouquet) ou ce théâtre de Moranbong, colonnes doriques et fronton triangulaire, tout droit sorti d'une Rome antique. Là, au gré des collines, ces pavillons-belvédères ou ces portes du XVIIIe siècle qui ouvrent les jardins. Plus surprenant : sur les berges du fleuve, on s'amusera à suivre des yeux ces cotueurs, le marathon etant la passion nationale ou ces amateurs du "reverse", cette marche à reculons qui fait aller à l'envers des dizaines d' adeptes. A se demander comment ces athlètes tiennent l'effort, le ventre si peu rempli.
La promenade dans Pyongyang peut se révéler agréable à condition, bien sûr, mauvais réflexe capitaliste, de ne pas y chercher de boutiques, de terrasses de café. de kiosques ... il ny en a pas. Et d'arriver à oublier cette proportion surprenante de policiers, de soldats, d'enfants-pionniers et de «volontaires», tous occupés à des travaux d'intérêt général comme ceux qui consistent à agrémenter les plates-bandes de fleurs en tissu. Pour les vraies, on plante alors des "Kimilsungia", orchidée mauve, et des "KimJongilia", bégonia pourpre. Mais les citadins vous évitent. On ne peut pas leur parler. Si l'on y parvient, par exemple lors d'un concert au Conservatoire musical populaire où l'on écoute un best of des arias de "Roméo et ullette", l'interlocuteur ne s'exprimera qu'en coréen. Obstinément. Pas question, pour lui de s'attirer des ennuis en rIaison d'une confidence amère lâchée à un étranger. La sanction serait terrible.
L'imprudent rejoindrait les 200 OOO prisonniers politiques détenus dans des camps de rééducation (selon un rapport d'Amnesty publié en 2011).
Ne parlons pas de ceux qui osent franchir la frontière. D'après la Corre du Sud, ils seraient 20 000 depuis 1953. Qui condamnent de facto leur entourage (famille, voisins. collègues) à l'emprisonnement.
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Médias sous contrôle
Comme aujourd'hui, L'état contrôle de près les médas. Les journalistes sont des membres du Parti du travail. Les citoyens écoutent la radio et regardent des émissions sélectionnées à la télévision, toutes gérées par le comité de la radio
et de la télévision de la République démocratique du peuple de Corée. Toute falsification de ces
programmes est sévèrement punie.
Police secrète
Instaurée en 1973, la grande et brutale force de police secrète de Corée du Nord compte jusqu'à 300u.000 recrues en 1990. Dirigée
directement par Kim II Sung puis par Kim Jong·il, cette poUce surveille les citoyens et les départements officiels pour contrôler que les ordres sont scrupuleusement suivis et que
personne ne complote contre te régime.
Pénuries alimentaires
La grande famine de Corée du Nord s'est déroûée au moment où Kim Jong-il accède au pouvoir après la mort de son père. Entre 1994
et 1998. on estime entre 500000 et 3 milions le nombre de victimes de cette famine. De nombreux citoyens ont dû vendr'e leurs biens, jusqu'à leurs vêlements, pour acheter de quoi se nourrir.
Camps de prisonniers
La plupart des hallitants de Pyongyang sont des diplômés d'universités, des membres du
Parti ou leurs gardes du corps. Les mendiants et les handicapés sont fermement expulsés.
Les prisonniers politiques sont envoyés dans des camps de travaux, les Kwanlisos, où ils sont sous-alimentés, torturés et doivent accomplir un labeur éreintant.
Modelage des esprits
Tous les enfants de Corée du Nord sont éduqués dans les 300 universités et les milliers d'écoles
secondaires du pays. Une grande partie de l'éducation est dédiée aux enseignements du régime. Vers la fin des années 90, chaque école
devait avoir une sale dédiée à des lectures en rhonneur de Joog-il.